Dissonance de traitement

Un film qui fonctionne plutôt bien, mais qui me semble bizarrement un peu fade en termes de réalisation. Le film a bien ses quelques fulgurances esthétiques et stylistiques, avec ses ages en qualité VHS, sa musique tendue composée par Vincent Cahay, son générique qui me fait un peu penser à ceux de Gaspar Noé avec ses gros titres, ou même quelques ages horrifiques (sur le fond ou la forme) qui fonctionnent bien.

Malheureusement, je trouve globalement le film assez plat, et même si le casting est vraiment solide, je n'en suis pas impressionné, on retrouve d'ailleurs Alba Gaïa Bellugi, dont je n'ai pas beaucoup apprécié son rôle ici, qui est pourtant une actrice que j'adore, que j'avais vu dans Inexorable, film avec lequel j'ai découvert Fabrice Du Welz, que j'avais adoré, avec une ambiance folle, et un excellent casting. Dans Le Dossier Maldoror, Alexis Manenti, Sergi López et Laurent Lucas, font partie des acteurs qui m'ont assez subjugué. Tandis qu'Anthony Bajon (qu'on retrouve en tant que flic, à l'instar du film "Athena"), me fascine sans toujours me convaincre, et ici, il ne me convainc pas totalement, même si son personnage cassé, désireux de justice, garde une certaine pertinence. Et c'est dommage, car je pense que le film tente des choses vraiment intéressantes par moment.

Mais comme dans toute bonne affaire pédocriminelle médiatisée, il y a la thèse du réseau, qui est assez étayé dans ce film, mais c'est toujours un peu lourd de réduire la pédocriminalité à ce type de théorie, et le film ne lésine pas à aller dans cette direction plus que nécessaire. Après, cela retranscrit bien l'affaire Dutroux (dont le film est librement inspiré), où cette thèse était beaucoup relayée... mais de là à lui donner vie, cela pose des questions. Et c'est surtout la guerre des polices qui est mise en avant dans un premier temps, ici en Belgique avant la réforme, mais c'est aussi une notion qu'on retrouve dans beaucoup d'affaires françaises qui ont capoté à cause de cela.

Bref, un film qui reste correct, il y a des ages que j'ai vraiment trouvés originaux ou tendus, malheureusement, cela restera une minorité. Reprendre une telle affaire au cinéma n'est probablement pas chose aisée, mais le résultat restera partagé, avec ses quelques ages un peu grossiers ou clichés, voire carrément déplacées et malvenues. Je ne sais pas trop où me placer franchement. Alors oui, j'aime bizarrement les ages un peu stylisés, en tout cas, je trouve le rendu efficace, mais effectivement dérangeant vis-à-vis du sujet. On préféra l'émission "Faites entre l'accusé" sur le sujet pour parler de l'affaire.

(Vu le 25 janvier 2025 au cinéma)