♪♫ La vie n'a pas de prix ♪♫

Père de famille et cadre supérieur dans une usine à papier, Bruno Davert voit sa vie s'écrouler le jour où il est licencié suite à une délocalisation puis les trois années qui suivent alors qu'il n'a toujours pas retrouvé un travail... Dès lors il va commencer à échafauder un plan...


Dès les premières secondes et la merveilleuse introduction, déjà preuve de la maîtrise technique de Costa-Gavras, on se demande ce qu'il va se er, comment ça va finir ou encore s'il peut s'en sortir. Le cinéaste grec démontre tout son savoir-faire et maintient une tension forte et constante sur toute la durée du récit, distillant de plus en plus d'ambiguïté, ne nous laissant guère de répits et jouant avec nos nerfs jusqu'à une fin particulièrement réussie, glaçante à souhait et concluant avec brio une oeuvre sombre et orchestrée d'une main de maître.


L'ambiance est assez obscure et troublante, malgré quelques touches d'humours qui fonctionnent, et ce dès le début où le réalisateur d'Amen rentre très vite au cœur du récit. Il met en avant la tension psychologique de cet homme, sa façon de se comporter, de se cacher et de jongler entre sa vie de famille et son plan, sachant masquer ses sentiments. La force du film, ça va être de nous attacher à ce personnage malgré tout, de le rendre fascinant et Costa-Gavras sublime, via une mise en scène élégante et puissante, un scénario très bien écrit, tant pour ce personnage que ceux gravitants autour de lui, surtout sa famille et ceux qui ont une formation similaire à lui


S'il s'intéresse surtout à l'aspect thriller, Costa-Gavras montre aussi un grand intérêt sur le fond de l'oeuvre et l'horreur du chômage, pointant clairement les effets néfastes du capitalisme et la recherche excessive du profil. Il met donc en parallèle ce modèle économique avec l'évolution du personnage principal qui va devenir obsédé au point de commettre l'irréparable, enfermé dans un système injuste comme il le montre aussi avec les autres personnages, notamment ceux aux chômages. Devant la caméra, José Garcia se montre parfait dans ce rôle de cadre licencié qui va peu à peu perdre la raison, tandis que Costa-Gavras gère avec brio une bonne bande-originale qui fait corps avec les images.


Thriller glaçant sur fond d'ultralibéralisme, Le Couperet tient en haleine de bout en bout et propose tension, suspense et force alors qu'un cadre supérieur sera prêt à tout pour retrouver un travail.

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le 9 oct. 2016

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Docteur_Jivago

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