Un souffle, un soupir de soulagement. Ce film ma mémoire le connaît trop bien, sait les moments où la caméra bascule, où tel personnage récite tel texte. Cette impression de chaleur, comme lorsqu'on revient dans une maison d'enfance. Mon cœur, lui, sait aussi exactement son moment préféré, la scène où le professeur Keating ferme les yeux du jeune garçon apeuré devant toute la classe, lui dit de laisser aller son imagination, et le lycéen lui clame une phase absurde mais si belle : « le fou avec les dents qui transpirent »...
Mais vous, vous ne savez pas encore. Combien la musique est belle et bien dosée, combien Robin Williams excelle dans ce rôle d'instituteur rocambolesque. « Le cercle des poètes disparus », c'est d'abord l'histoire d'une bande de garçons ô combien ordinaires se retrouvant coincés dans une époque froide et dans un lycée rigide aux méthodes rigoureuses. La poésie se mesure à la manière des mathématiques. Dans cet univers où l'on ne rit pas, où les filles sont interdites, Mr. Keating va leur apprendre la créativité, le non-respect des règles, la liberté, la poésie. Il va tout simplement leur apprendre à rêver. Et une philosophie : Carpe Diem, cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie. Apprenez à vivre au présent et à profiter de chaque instant qui e. Chaque acteur incarnant un garçon de l'école est bourré de talent et d'humour. Se retrouvant dans une grotte le soir, ils réinventent le cercle des poètes disparus, vieille confrérie d'étudiants dont Keating faisaient partie. Et ils chantent, dansent, jouent et récitent des poésies d'antan avec ferveur et ion.
Je ne sais quoi dire d'autre devant tant de charme et d'humour. Devant tant d'émotions diverses. Je ne voudrais pas tomber dans la banalité, dans une critique quelconque en disant : « ce film est bon, voire excellent », il est plus que ça. C'est un chef-d'œuvre.
Tous les élèves veulent un Keating, tous les élèves veulent apprendre à imaginer et à aimer...