Le cercle des neiges est déjà la cinquième adaptation cinématographique d'un fait divers qui a stupéfié le monde en 1972 : celui de la survie, en haute altitude, de agers d'un avion crashé au sommet des Andes. A partir du livre de Pablo Vierci (2009) et d'une documentation que l'on devine la plus exhaustive possible, interviews des survivants comprises, la version réalisée par Juan Antonio Bayona sure les films antérieurs, non seulement par son aspect spectaculaire mais surtout par sa vision exacerbée d'une invraisemblable aventure humaine et collective, mystique si l'on veut, qui tente de répondre à la question : que s'est-il é sur la montagne ? Une tragédie et un miracle, comme cela a été dit à l'époque et aussi, comme le racontait Carlos Paez, l'un des survivants, en 2022 : "une histoire extraordinaire qui implique des gens ordinaires." Pas des héros, mais des êtres de chair et de sang, confrontés au choix de l'anthropophagie. Si les scènes de l'accident et des avalanches sont époustouflantes, c'est davantage vers la résistance, la souf et le pacte entre les vivants, avec l'acquiescement implicite des morts, qui donnent une âme à un film qui redéfinit les contours du film de survie à une dimension viscérale. Personne d'autre que ses acteurs ne saura jamais ce qu'il s'est réellement é, là-haut, sur la montagne mais Le cercle des neiges a su, sans nul doute, s'approcher au plus près de la vérité, sans voyeurisme ni recherche du sordide, avec un égal usage de virtuosité et de sobriété, aidé par une troupe de comédiens remarquables.