Un énième héros incompris chez Eastwood et encore un film pas terrible. Dans la forme ça e, le fond beaucoup moins.
Si son long métrage diabolise avec bien peu de substance le FBI et les médias, le pire sont ses personnages caricaturaux et sans épaisseur, la palme revenant à Kathy Scruggs, journaliste incompétente qui couche pour avoir des infos. C’est hyper sexiste, dégueulasse et évidemment diffamatoire vu qu'elle a existé à la différence de l’agent du FBI, personnage quant à lui totalement fictif. Kathy Scruggs et son collègue n’ont d’ailleurs jamais révélé leur source même s’ils ont risqué la prison pour ça. Le procès contre le journal a d’ailleurs été rejeté en 2011 parce qu’il a été conclu que "les articles dans leur intégralité étaient substantiellement vrais au moment de leur publication - même si les soupçons des enquêteurs ont finalement été jugés non fondés." Kathy Scruggs est décédée en 2001 à seulement 43 ans à la suite d’une longue maladie. Facile et pitoyable d’en faire cette image.
C’est Clint Eastwood hein mais de la part d’un réalisateur qui évoque la désinformation et l’incompétence, manipuler le spectateur à ce point me donne des hauts-le-coeur.
Vous avez le temps ? Un exemple rapide : si la journaliste a lancé l'info comme quoi le FBI soupçonnait Jewell, c’est aussi un journaliste qui a révélé les trous dans leur enquête et c’est bien un autre journaliste qui a écrit qu’il était impossible pour Jewel d’être à la fois dans le parc et dans une cabine publique pour composer le 911. Dans le film c’est l’avocat de Jewell qui fait ce job avant que Kathy Scruggs, rongée ici par les remords et sa médiocrité, le fasse enfin à son tour (la vache, ma mâchoire est tombée devant la séquence de la conférence de presse dans laquelle elle pleure).
Ce n’est pas un documentaire mais un film ? Vous n'êtes pas sérieux ? Si ? Bon...
Alors, j’ajouterai qu’il y a des dialogues sans relief et de nombreuses séquences insipides pour seulement deux voir trois assez réussies. Parce qu’heureusement Paul Walter Ha est excellent... d’ailleurs, c'est la raison pour laquelle ma note est de 4/10.
C’est un long métrage qui fait l’histoire à sa sauce et qui donne des leçons de morale. Pour conclure, j’en donnerai une à mon tour même si le sujet reste l’accusation de Richard Jewell : Eastwood n’a guère été plus inspiré en oubliant de préciser dans son générique de fin que le poseur de bombe Eric Rudolph était un terroriste américain d'extrême droite, pro-arme, anti-avortement et anti-gay.