Le Blob
6.6
Le Blob

Film de Chuck Russell (1988)

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Best B-Movie

Chuck Russel est un réalisateur assez apprécié des cinéphiles bis, particulièrement pour son Freddy 3 considéré comme le meilleur de la série avec le premier, et pour son remake The blob, partant d’un film des années 60 assez nanardeux, aux effets spéciaux numériques déés (le remake des années 70 ne fera guère mieux, sombrant totalement dans le comique involontaire). Et ce Blob est une véritable perle, un pur divertissement bis comme on les aime, totalement nanardeux dans le script, mais dépensant tout son fric en effets spéciaux grandiloquents comme on n’en voit plus, et qui ont marqués à jamais nos rétines. Un festival gore !


Chuck Russel joue à fond la carte de la complicité avec son public, et on ne l’en remerciera jamais assez pour se vautrer dans le démonstratif avec autant de bisserie. Vous voulez voir le blob ? Vous allez être servi, il bénéficie de moyens conséquents. Rarement on a eu du gore à base de mecs fondus d’une manière aussi démesurée (seul Street trash me vient à l’esprit, et on est loin d’y atteindre le bodycount du Blob). Si au départ, on se focalise sur des adolescents classiques, le Blob se revendique comme un pur produit des années 80, mais il s’affranchira d’une manière assez étonnante de la logique moralisatrice classique en tuant rapidement le héros (qui possède la mort la plus graphique du film au niveau effets maquillages) et un gosse (hélas fana de films d’horreur, on fait un peu les choses à moitié). Deux petites transgressions anodines de nos jours qui ont du décupler le plaisir des fans, personne ne se retrouvant désormais à l’abri d’un éventuel décès. On pointera par la suite d'autres rebuffades contre la bonne société (un prêtre gratiné, une armée jouant de façon totalement irresponsable avec la nature...), avec tout le mauvais goût dont est capable d'une péloche d'exploitation à base d'adolescents. On assiste aussi à la sympathique tentative de faire d’un biker un héros, c’est à vrai dire Le personnage masculin auquel s’identifiera le public masculin (des années 80, dont en majorité rock/métal). Enfin, s’identifier, c’est vite dit. Il est cool, quoi… Le choix de l'héroïne est lui aussi intéressant, car son rôle de jeune fille de bonne famille cliché est contre-balancé par son physique inhabituel, en dehors des standards adolescents de cette époque (elle n'est pas jolie).


De connivence avec son public, Chuck nous livre donc scènes gores sur scènes gores, créant de toutes pièces des séquences cultes (en voyant le film : « Purée, y a carrément un gars qui e par un siphon d’évier ! ») véritables apothéoses du bis dans ce qu’il a de plus commercial. C’est véritablement un domaine de référence en matière de film à effets spéciaux sympathique (il n’y a guère aujourd’hui que la Troma pour tenter d’exploiter toujours le filon). La complicité devient carrément explicite pendant la séquence se ant au cinéma, devant la projection d’un film parodiant ouvertement les Jason (avec une tondeuse à haie) et nous faisant un énorme clin d’œil, à nous qui devriont être dans la salle avec eux. Sans limite, le film prend des proportions gargantuesques, comme sa créature, dans un final dantesque tourné en grande partie dans des maquettes de la ville (le léger flou trahit le procédé), cherchant simplement à nous en donner un maximum. Qu’importe que cette méthode utilisée pour vaincre la créature soit totalement irréaliste, qu’importe ce final pseudo religieux faisant du blob l’instrument d’Armageddon, Le blob ne vit que par sa débauche d’effets gores et pour ses personnages 100% eigthies qui fleurent bon la nostalgie nanarde de ce temps bénis où on explorait l'amérique profonde avec son lot de rebelles en personnages clichés qui ont marqué l'imaginaire de notre enfance. Modeste par son script mais ambitieux par ses images, le Blob est une série B costaude, valeur sûre du milieu (ses qualités demeurent intactes près de 25 ans après sa sortie EN SALLES), qui fait toujours er un excellent moment pendant qu'on se ressert en pop corn et en boisson durant les séquences de remplissage. Culte, dira-t-on.

9
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le 11 déc. 2015

Critique lue 454 fois

8 j'aime

Voracinéphile

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