En sortant de son immeuble, situé dans le quartier parisien de Ménilmontant, un petit garçon va croiser un ballon accroché à un lampadaire. Une fois qu'il le détache, il se balade dans un Paris des années 1950 magnifiquement filmé, au charme suranné, et va à l'école où l'instituteur refuse l'entrée au ballon, lequel semble être doué d'une conscience, car il attend la sortie du garçon.
Malheureusement, les autres garçons du quartier vont être jaloux de voir un plus petit qu'eux avoir un si beau ballon et vont tout faire pour le lui prendre, quitte à faire le plus grand drame pour cet enfant de six ans...
Je pense que si j'aurais découvert ce moyen-métrage étant enfant, ç'aurait été le plus beau film de ma vie ; il y a quelque chose merveilleux dans cette histoire, d'une grande pureté, où d'ailleurs les dialogues sont assez rares, mais qui montre en filigrane un quartier de Paris en 1956.
Avec les gens qui partent faire leur marché, qui prennent le bus, qui ent devant des affiches de films abimées par le temps ; avec la sublime photo d'Edmond Séchan, et ce technicolor flamboyant, on s'y croirait ! D'ailleurs, le petit garçon, qui est Pascal Lamorisse, le fils du réalisateur, part quand même tout seul à l'école ce qui, quand on voit le règne sécuritaire dans lequel on vit aujourd'hui, ferait hurler toutes les associations...
Blague à part, le film conserve tout de même une part de magie, dans la conscience que semble avoir ce ballon ; pour une fois, je n'ai pas envie de savoir les trucages, même si je me doute qu'il devait y avoir un fil invisible pour tirer le ballon au sol. Mais en l'état, ça ressemble à un rêve.
D'ailleurs le final est sans doute ce qu'il y a à la fois de plus tragique et de plus féerique pour un enfant, ce qui lui ajoute cette part de conte, et en fait une très belle œuvre, visible par tous.