Laurin
6.5
Laurin

Film de Robert Sigl (1989)

Un véritable joyau du point de vue visuel !

Laurin est un film qui n’est jamais sorti en et qui a été complètement occulté dans son pays d’origine, l’Allemagne de l’Ouest, où il n’est resté que deux semaines à l’affiche. C’était une époque où le cinéma de genre n’avait pas très bonne presse. Le film est déjà une curiosité car il a été tourné en Hongrie avec des acteurs locaux jouant en anglais. L’éditeur Le chat qui fume nous permet de le découvrir dans un master absolument splendide et avec une série de bonus ionnants. Et le film se révèle être un véritable joyau du point de vue visuel avec une photo de Nyika Jancsó, fils du célèbre cinéaste Miklós Jancsó, absolument splendide. La plupart des scènes du film sont comme des tableaux magnifiquement éclairés et cadrés qui font penser à la peinture romantique allemande et anglaise, ainsi qu’à d’autres peintres, notamment Rembrandt. Plusieurs scènes font aussi penser à Dario Argento et à Mario Bava bien que le réalisateur dise n’avoir découvert leurs films qu’après la réalisation du sien, et avoir été surtout influencé par Le bal des vampires de Roman Polanski, tout au moins au niveau des couleurs car les deux films n’ont vraiment que peu de rapport. ionnant donc visuellement, le film n’en est pas moins intéressant sur le fond qui mêle le conte gothique, le Giallo, le conte de fées, et la psychanalyse. C’est un film sur l’enfance avec une héroïne qui observe le monde et découvre, derrière des apparences bien respectables (l’instituteur, le révérend), la présence du mal. L’instituteur peut ainsi apparaître comme le double maléfique d’un père continuellement absent, et il n’est pas anodin que lors de la scène de l’arrivée du bateau, elle le confonde avec lui. Dóra Szinetár, la jeune comédienne qui interprète le rôle de Laurin, est absolument fabuleuse (et Dieu sait que je n’aime pas beaucoup les enfants au cinéma) et porte en grande partie le film sur ses épaules. Laurin peut dérouter, voire parfois ennuyer un peu, car il s’apparente à un enchaînement de rêves, mais sa profondeur et sa beauté emportent largement le morceau

8
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le 11 mai 2021

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Jean-Mariage

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