La Voyageuse
6.8
La Voyageuse

Film de Hong Sang-Soo (2024)

Huppert East side

Qu’est-ce que La Voyageuse, dernier film de l’ultra prolifique Hong Sang-soo ? Qui est-elle et où voyage-t-elle ? Chaque film du réalisateur, à la fois sensiblement similaire et pourtant différent, apporte une pierre à l’édifice auteurisant de son oeuvre.

Retour du cinéaste coréen qui, encore une fois, creuse son style et sa narration dans un film qui se compose et recompose en direct. De l’histoire aux personnages nous assistons donc à une boucle qui, au moins, ne tombe pas dans les écueils de parallèles scénaristiques.


La leçon de français


La Voyageuse, c’est avant tout Isabelle Huppert, pour sa troisième collaboration avec le réalisateur. Française arrivée en Corée du Sud en ne parlant qu’imparfaitement anglais, elle se détache foncièrement des séoulites. Ne sachant que peu de choses en dehors de sa situations à l’instant T du film, elle semble avoir été déposée dans la narration. Là, avec son grand chapeau et sa veste verte, qui participent à la fois d’en faire un cliché de vacancière estivale, tout en l’imprimant un peu plus dans le décor, parfois dans les feuilles vertes d’un parc, une autre dans la couleur irréelle et uniforme d’un toit d’immeuble.


Iris se démarque des autres personnages par la liberté que prend son voyage. Elle est une voyageuse du récit, et l’emmène de manière uniforme et désespérément statique d’un élève à un autre. Ils sont emmenés, presque de force, en ballade dans la ville et ses parcs, comme ils semblent presque obligés de suivre ses cours une fois la conversation engagée.


La Voyageuse, au-delà de ses plans longs, laisse le dialogue s’allonger jusqu’au gênant. Les acteur.ices semblent bloqués devant la caméra, et dans la scène. Le tout résulte en un rythme asymétrique entre le réel débordant des cadres et des décors, et la facticité des échanges qui mènent tous au même point : la répétition de la scène.

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le 29 janv. 2025

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