Contrairement à ce qu'on dit ce film n'apporte rien de nouveau.
Contrairement à ce qu'on dit ce film parle bien du monde lesbien et non de l'amour plus largement.
Cinéma anxiogène, sensation d'étouffement (plan serrés, pas de plan larges) sans servir de propos de fond (Cassavetes fait un cinéma proche de ce style mais au moins cela sert un propos !)
Cinéma qui « prend en otage » son spectateur, qui l'oblige à regarder sans lui donner de liberté, cela d'une manière complaisante sans servir de propos de fond : suis-je obligé de voir cette bouche qui engloutit toute cette nourriture tout au long du film ? Et toute cette morve qui coule sans arrêt du nez d'Adèle ? Pourquoi n'ai-je pas le droit de voir un peu ce qu'il se e autour du personnage, pourquoi pas le droit de respirer un peu, pourquoi ne puis-je pas me décoller de ce visage, de cette peau dont je sens presque l'odeur ? Pourquoi n'ai-je pas de liberté ? Quel est l'intérêt pour Kechiche de faire ce choix d'éprouver à ce point son spectateur ? A-t-il du mépris pour lui ? C'est à se demander...
Longueur éprouvante, scénario plat, surtout avec cette « extension » aux époques qui suivent la rupture, sans intérêt car loin de l'objet principal des deux premiers tiers du film : la relation. On perd complètement l'objet d'intérêt du film, et on se demande pourquoi Kechiche nous tient encore 40mn à nous montrer "l'après rupture".
Ok Adèle souffre, ok elle a du mal dans sa vie professionnelle. Mais il n'y a plus d'enjeu, le film est déjà fini.
Scènes de sexe complaisantes, n'apportant rien, platement réalistes, les seules en plan large pour qu'on voit les choses
Saupoudrage culturel « vitrine » sans consistance et surajoutés traité avec le plus grand sérieux
Technique : de nombreux problèmes de raccord, par exemple lors de la première rencontre entre les deux protagonistes dans le bar lesbien (aux dialogues si ennuyeux...) ou bien dans le bar vers la fin du film après leur rupture : on film de n'importe quel point de vue, on oublie allègrement la règle des 180°, pas de points de repère, pas de positionnement des personnages dans l'espace, tantôt grande profondeur de champ, tantôt faible...
Lors du premier baiser entre Adèle et une fille de sa classe sur l'escalier, la fille a tantôt sa mèche qui tombe sur son visage, tantôt bien derrière son oreille...
Je trouve au final Léa Seydou assez fade, en tout cas pas attachante.
Point positif : performance d'actrice incroyable pour Adèle, que Kechiche semble avoir exploité, au sens littéral du terme.
Enfin, performance incroyable dans l'émotion, car Adèle institutrice, je n'y crois pas un seul instant ! Elle affirme être ionnée par son métier, je ne vois aucune ion – même si elle est déchirée par la rupture.