Étant donné qu'il s'agit d'une technique narrative qui se prête fort bien au cinéma, La Venue de l'Avenir n'est pas le premier film, loin de la, à proposer un récit qui alterne entre le é et le présent. Il y a eu le trés émouvant Elle s’appelait Sarah il y a quelques années, puis Titanic que l'on ne présente plus. Et plein d'autres bien sûr. Comme ce fut le cas dans les deux films précités, ce parallèle entre deux périodes trés différentes est généralement à l'origine d'une réflexion sur le changement d'époque, combinée à une certaine émotion, pour le spectateur.
Malheureusement ici ça ne fonctionne pas vraiment. Les séquences se déroulant au début du XXe siècle, semblent curieusement irréelles et aseptisées. On a droit à un Paris de carte postale avec des dialogues étrangement naïfs, voir niais et des clichés à la pelle. Mais surtout à une Suzanne Lindon dont le jeu d'actrice, un peu limité, ne dégage pas suffisamment de choses pour donner chair à ce qui est, tout de même, le personnage principal du récit.
La partie du film qui se déroule dans le présent et où l'on suit l'histoire de quatre héritiers qui explorent la maison et, de fil en aiguille, la vie de leur aïeule décédée (le fameux personnage incarné par Suzanne Lindon), est un peu plus convaincante. Mais c'est surtout grâce aux solides comédiens et notamment à Vincent Macaigne qui dégage toujours quelquechose de trés humain et vivant, qui manque d'ailleurs cruellement à la partie "historique" du film.
Mais, dans l'ensemble, La Venue de l'Avenir donne surtout l'impression d'être le résultat d'un bricolage ambitieux et un peu poussif. Comme si Klapisch devait à tout prix réussir à "caser" un certain nombre de choses dans son film. Ça vaut pour l'aspect cinéma bien sûr avec l' alternance entre les époques et quelques effets spéciaux inutiles, mais aussi pour les"idées" et la "philosophie" de son propos (un hommage à l'art pictural qui serait devenu désuet face aux content creators actuels, la superficialité de notre époque, l'importance des racines et de savoir d’où nous venons, etc). Et par-dessus tout celà, Klapisch veut aussi à tout prix nous caser un certain nombre de personnages historiques, sans oublier les acteurs stars qui les interprètent. Nous croisons donc, au cours de notre périple, Félix Nadar, Claude Monet ou encore Victor Hugo, mais aussi, de façon connexe, les comédiens qui les incarnent, à savoir Vincent Perez, Olivier Gourmet, François Berléand et quelques autres.
Enfin bref, vous avez compris ou je veux en venir: tout celà finit par donner l' impression d'un film "branché" et "dans l'air du temps" qui a été fait en cochant énormément de cases, sans lésiner sur le budget et tout en se voulant consensuel et grand public. Au final, ce n'est pas vraiment mauvais, c'est juste une grosse production française assez impersonnelle.
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