Y'a que le train qui n'est pas é dessus ! Ben si, justement !

Relativisons : face aux habituels navets qu'affectionne de nous montrer 3 (genre " Meurtres à ....Trifouilly les Oies), la vision d'un film comme celui-ci peut être considérée comme un véritable progrès dans la programmation de la chaîne publique... Pas une avancée dans le domaine de la création certes, mais moins irrespectueuse que si on nous imposait une millième rediffusion du "Père Noël est une ordure"... Un film "oublié" est souvent agréable à découvrir ou à revoir....
Et pourtant cet énième film des 72 enfantés par Christian Jaque (1904-1994) sorti la même année que celui plus célèbre d'Angélique et le roy ayant fait deux millions d'entrées, et avec la même Michèle Mercier, sent le train-train, les habitudes de "vieux"
Ce n'est pas ennuyeux, mais quand même : au bout de trente minutes, il ne s'est pas é grand-chose et la réalisation est très molle : j'allais dire technocratique. Son scénario est tramé à l'ancienne genre théâtre et on n'est guère scotché en regardant l'intrigue de ce sujet bateau : un homme qui trompe sa femme... ...ou qui se trompe de femme, c'est vous qui voyez...
Le plumitif doit savoir de quoi il parle puisqu'il a été marié à six reprises le pauvre ! Une fin d'adultère a souvent la même issue. ..
Y méler un crime est moins courant, mais de ce côté non plus, n'est pas Boileau ou Narcejac qui veut. En tout cas pas Maudet puisque c'est le vrai nom du réalisateur...
Donc on ne s'ennuie pas mais on ne regarde pas un Hitchcocn non plus... Et question audace photographique, là où BB tétanisait par son audacieuse nudité trois ans plus tôt la dame censure, Christian Jaque en est resté à Bécassine et ce "Cachez ce sein que je ne saurais voir" avec une Michèle Mercier aussi puritaine qu'une américaine de l'époque...
Elle est ici bizarrement coiffée sinon d'une perruque, d'une coupe à la "garçonne" collée sur le crâne comme pour une pub' vantant les mérites de la colle super-glue... Encore qu'on ne la pende pas au plafond ! Ce qui m'a rappelé "casque d'or", et on ne peut dire qu'en 1966, c'est son le jeu de comédienne de Mercier qui l'ait fait préférer à d'autres... Pas très convaincante du moins dans cette aventure. Comparée à une Mireille Darc, il n'y avait pas photo.
Robert Hossein est très bon sans être excellent : par moment forçant même trop son rôle comme on le fait sur les planches... A moins que ce ne soit la mise en scène de Jaque qui l'exigeât ? Pas très réaliste que tout ça...
Comme c'est souvent le cas pour d'anciens films, on retrouve des "gueules de cinéma" dont on se souvient sans pouvoir y mettre un nom... Tels Raymond Jérôme, Pierre-Louis qui ne réussit jamais à égaler un Guy Lux dans le domaine d'animateur, mais aussi Bernard Tiphaine (assistant de l'avocat) qui avait vraiment le physique d'un jeune premier "bon à tout faire" au cinéma mais dont curieusement personne ne se souvient... bien que son jeu soit ici parfait, tout en nuances et avec beaucoup d'expressivité.et quelle diction ! C'est même dans ce domaine du doublage où la liste de ses interprêtations est la plus longue mais un comble quand on a un "physique" !
Les trucages semblent aussi mauvais qu'avant guerre comme avec ces voitures dont les chauffeurs secouent le volant comme un tamiseur le ferait, mais avec une auto qui tourne selon sa propre inspiration...
Ma troisième vérité : un peu vieillot mais construit sur la base pas chère de productions qui ne risquent pas la ruine à être trop audacieuses. On voit pire de nos jours !
3 le 18.12.2021