Le fan d'animation traditionnelle que je suis ne peut que vanter le visuel irréprochable du film, digne des meilleurs Disney du deuxième âge d'or et associant parfaitement des éléments en 3D sur certains plans. C'est un régal pour les yeux, et l'animation justifie à elle seule le visionnage.
Pour le reste, ça se complique. Même si le duo de protagonistes est attachant et plaisant à suivre, en plus de certains personnages secondaires agréables, le film pâtit d'un manque cruel d'enjeux une fois la cité d'Eldorado découverte. Il porte mal son nom, ce n'est pas tant "la route" d'Eldorado que "la stagnation" à Eldorado. Même si le conflit entre Tulio et Miguel peut sembler prenant, leur mensonge s'éternise, les scènes s'enchaînent et rien n'est assez grave, puissant ou stimulant pour garder intact mon intérêt pour ce qui se déroule.
Un antagoniste ionnant rode pourtant dans les parages : Cortés, doublé en VF par l'incroyable Richard Darbois. En revenant plusieurs fois sur sa recherche active de l'Eldorado, le film fait planer un danger imminent pour la cité et nos deux héros. Néanmoins, l'issue est très décevante, Cortés s'en va bien plus vite qu'il n'est arrivé, sans affronter ni menacer qui que ce soit, si ce n'est punir définitivement le prêtre, déjà disqualifié depuis son échec face aux héros.
Un film magnifique à regarder, mais décevant à suivre.