Le crépuscule des idoles

Entre Errol Flynn et Kevin Costner (nous somme d'accord que Russell Crowe n'a jamais campé Robin des bois...), le justicier anglais a été incarné par Sean Connery lui même, qui reviendra d'ailleurs plus de dix ans après dans la forêt de Sherwood sous les traits de Richard Coeur-de-lion. Un film de cape et d'épée loin des canons habituels du genre.

Richard Lester est un habitué du genre, ayant pondu Les Trois Mousquetaires et sa suite On l'appelait Milady juste trois ans auparavant. Sa reconstitution du mythe de l'homme qui volait aux riches est assez loin de l'image du héros chevaleresque que l'on a pu s'en faire après les productions de Flynn, ou la version de Disney, pour ne citer que celles-ci.

Ici, la reproduction de l'époque transpire le réalisme, une image assez crasseuse en fait. Les hommes ne portent pas de pantalons, les paysans pataugent dans la boue et les combats à l'épée sont généralement courts et violents, très éloignés de l'image d'Epinal du duel durant plus d'un quart d'heure. Le spectateur est confronté de façon brutale à la fin de vie d'un homme finalement comme les autres, incapable de se faire à l'idée que les plus belles années de sa vie sont désormais derrière lui.

Ce réalisme brut est peut être dû aussi à un manque de budget, en tout cas on ne peut pas dire que le film transpire la super production. Les décors sont simples voire sommaires, les accessoires font parfois franchement cheap, et les plans souvent serrés autour des acteurs, comme pour mettre en valeur ce qui a sans doute coûté le plus cher aux producteurs.

Car, de ce côté là, il y a du beau monde. Le couple Robin Marianne est interprété avec panache par Sean Connery, sans doute le seul acteur capable d'assumer avec classe les aspects presque beauf de son personnage, et Audrey Hepburn, qui porte avec majesté et dignité les années de la belle. On retrouve aussi l'excellent Robert Shaw, superbe Shérif de Nottingham, Richard Harris en souverain déchu ainsi que Ian Holm, futur Bilbo, dans une apparition en tant que Jean Sans Terre.

Une relecture du mythe de Robin des bois au réalisme cru et à la désuétude assumée, film de cape et d'épée à nul autre pareil.
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Son sourire vaut plus que tous les diamants de chez Tiffany's

Créée

le 11 avr. 2012

Critique lue 1.4K fois

10 j'aime

Hyunkel

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

10

D'autres avis sur La Rose et la Flèche

Robin and Marian

Une découverte pour moi ! …D'abord le titre : c'était beaucoup trop simple pour nos géniaux distributeurs français de juste traduire le titre anglais ; il leur a fallu aller trouver une rose (c'est...

Par

le 9 janv. 2023

13 j'aime

8

Le crépuscule des idoles

Entre Errol Flynn et Kevin Costner (nous somme d'accord que Russell Crowe n'a jamais campé Robin des bois...), le justicier anglais a été incarné par Sean Connery lui même, qui reviendra d'ailleurs...

Par

le 11 avr. 2012

10 j'aime

L'amour des bois.

Après un exil de vingt ans, Robin retourne à Sherwood et va revoir son amour de jeunesse, à savoir Lady Marianne. Autant le dire, c'est un film magnifique, de ceux qui déent de très loin leur...

Par

le 31 août 2013

6 j'aime

1

Du même critique

L'amour au temps du Biactol

Bon en même temps, c'est vrai qu'avec un titre pareil, il ne fallait pas s'attendre à un film contemplatif sur la méditation transcendantale. Et que le résumé laissait augurer du pire. Mais bon, de...

Par

le 18 janv. 2012

57 j'aime

6

Back to the boring

Empereur de la comédie romantique à l'anglaise, Richard Curtis fait prospérer les vendeurs de mouchoirs depuis déjà vingt ans. Qu'il soit derrière la plume, comme pour 4 mariages et un enterrement et...

Par

le 27 nov. 2013

29 j'aime

17

Gotham champ de bataille

Il y a sept ans, avant la sortie de Begins, Nolan partait avec le confort offert par un anonymat relatif, et surtout le désastre innommable, ineffable et total qu'était Batman et Robin. Aujourd'hui,...

Par

le 27 juil. 2012

28 j'aime

7