Critique de La Reine blanche par cathVK44
Perte d’amour, fin des illusions, rêves d’adolescence nostalgique d’une ex reine de beauté dans l'atmosphère nantaise des années 60.
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le 12 sept. 2024
La Reine blanche s’inscrit dans cette veine du cinéma français populaire abordant la thématique du traumatisme par la métaphore de la malédiction : soit un personnage issu d’une communauté qui la retrouve après des années de séparation de façon à régler ses comptes avec elle, mais qui doit lutter avec les non-dits et l’hypocrisie de personnes mettant au crédit de la superstition leur propre lâcheté. Nous pensons notamment à L’Été meurtrier (Jean Becker, 1983), avec un même Georges Delerue à la musique, ainsi qu’à La Maison assassinée (Georges Lautner, 1988), sans oublier les adaptations des romans de Marcel Pagnol par Claude Berri, Jean de Florette et Manon des Sources (1986). La chronique bretonne, où surgit le motif du départ et du retour inhérent à la localisation portuaire, devient ainsi le à une exploration de la mémoire individuelle et collective : le discours social consistant à bannir un prétendant jugé d’extraction insuffisante contre une somme d’argent se charge d’un discours sociétal sur le racisme ambiant, si bien que le métissage affiché par la famille Legaloudec est tantôt perçu comme la marque visible d’une ostracisation que l’on condamne (discours des villageois) tantôt placé sous le signe du progrès et de la beauté (discours des votants et des protagonistes).
La répétition d’un même événement structurant la communauté, à savoir la fête communale précédée de l’élection de la reine et consacrée par le défilé de cette dernière sur un char du cortège, établit en réalité une fracture identitaire entre l’ancien monde et le nouveau, éclaircit la permanence du é dans un présent que l’on ressent en se donnant des coups, éclaire la marche inarrêtable du temps et des changements qu’il apporte. Jean Eustache avait déjà représenté cela dans son diptyque consacré à la Rosière de Pessac (1968 et 1979). Le soin apporté à la photographie, proche de tableaux impressionnistes – en témoigne l’ouverture bucolique que vient perturber la querelle des amis –, immortalise cette somme d’anecdotes reliées les unes aux autres par des fondus au noir, somme porteuse de l’essentiel, à savoir de la lutte incessante entre le Beau et le Laid, entre l’ancien et le moderne, entre la vie humaine restituée dans ses paradoxes et ses ions qui écartèlent et les préjugés qui tentent de la figer. Une réussite.
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il y a 4 jours
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