La Petite Dernière retrace le parcours de Fatima, 17 ans, benjamine d’une famille franco-algérienne pratiquante, vivant en banlieue parisienne. Partagée entre sa foi et son attirance pour les femmes, elle entame une quête d’identité intime et douloureuse. Son entrée à l’université à Paris agit comme un déclencheur, l’obligeant à naviguer entre loyauté, désir, et affirmation de soi.
Le film brille par sa sincérité faisant éclore une jeune fille au fil des saisons. La réalisatrice évite l'écueil de l'excès de pudeur, la petite dernière prend tout simplement son temps, en découvrant petit à petit sa sexualité, mais freinée dans son apprentissage par la religion, en toile de fond pendant tout le film. La mise en scène, sobre et attentive, laisse place aux silences et aux regards renforçant l’émotion sans la forcer.
Nadia Melliti, révélation du film, incarne Fatima avec une retenue bouleversante. Elle donne vie à son personnage avec une justesse rare, mêlant fragilité et force intérieure. Les scènes dans la cuisine avec les chamailleries entre soeurs et la discussion finale avec sa mère, enrichissent la palette émotionnelle du film.
Avec La Petite Dernière, Hafsia Herzi confirme une fois de plus sa sensibilité de réalisatrice. Elle capte avec finesse et beaucoup de douceur les tiraillements identitaires, offrant une œuvre essentielle, intime et profondément humaine.