"La marque du vampire" est un film d'épouvante de série B produit par la MGM, dont ce n'était pas la spécialité (qui était plutôt celle d'Universal à l'époque). Le studio n'attendait donc pas grand chose de ce film qu'il produisait plus par effet de mode que par conviction artistique. On peut donc imaginer que Tod Browning eut plutôt les mains libre pour réaliser ce film. Ce qui explique le twist finale qui est une vrai trahison au genre plutôt osé pour l'époque. Le cinéaste réalise en fait le remake de "Londres après minuit" qu'il avait déjà réalisé en 1927 et qui est aujourd'hui considéré comme perdu. Tout comme l'était ce film dans les années 70. Il contient une des plus belle interprétation de Bela Lugosi en Dracula, qui pourtant eut honte de ce film, car Browning ne révéla la fin du film qu'au moment du tournage de la scène finale, ce qu'il prit comme une trahison. Le charme glaciale du comte et de sa compagne Luna sont d'une beauté éblouissante, bien que leurs rôles dans le scénario restent assez confus. Peut-être en raison des coupes drastiques du film, qui fut réduit à 60 minutes en raison du désastre financier de "Freaks". Dans le script originale, Lugosi devait avoir une liaison incestueuse avec sa fille. Les puristes du genre dénonceront la fin comme un sacrilège au vampirisme, alors que c'est justement la réussite de ce film, qui se distingue des autres, malgré les incohérences scénaristiques assez grotesques, comme ce village tchèque qui semble sortie du 19ème siècle alors que le scénario le situe dans les années 30 (au moment où Hitler envahissait le pays...). C'est un film qu'il faut prendre avec légèreté pour en apprécier son charme nanaresque.