Frais, original et.... sombre, aussi.
Ma critique ne prétendra pas faire aussi bien que ce qui a déjà été écrit sur ce site à propos de ce film. Je précise qu'en dehors de celui avec Kitano, c'est le seul que j'ai vu de la série.
Zatoichi est donc un masseur aveugle itinérant, qui se bat avec une canne-sabre. Il joue de son infirmité pour arnaquer les yakuza aux dés, et marchander sur tout. Il est d'une adresse prodigieuse, et voit à travers la voix des gens leur véritable nature.
ça tombe bien, car le village où il s'est arrêté est rempli de bassesse humaine. Du parrain local, qui donne sa concubine à un jeune seigneur pour faire alliance, à ce serviteur qui tue une jeune femme qu'il a engrossé, sans compter ce yakuza qui monnaie le viol de sa soeur, il n'y a pas grand chose à sauver. Sauf un samurai malade de tuberculose, avec qui Zatoichi devient ami. Manque de chance, ils sont chacun employés par des parrains ennemis, et l'affrontement est inévitable.
Ce film n'est pas un chef d'oeuvre, mais il a vraiment une âme. Dépouillé (les décors sont très champêtres), il combine une intrigue assez dense et des temps morts envahis de zen, comme ces scènes de pêche où l'amitié entre Zatoichi et Hirate se noue par-delà leurs silences.
Il en ressort une ambiance sombre, due à l'individualisme forcené et pessimiste du héros, ainsi qu'à sa lucidité sur le monde qui l'entoure. La grande force du personnage réside dans le fait qu'il n'est pas tout blanc : il marchande de manière mesquine son aide, se montre impoli, fais du chantage affectif, mais garde derrière tout cela une forme de droiture.
Cela donne envie de cre cette saga, je vais peut-être investir dans l'intégrale. On verra.