Culpabilité collective

Adrienn Pal, Le cheval de Turin, Le grand cahier, White God, Le fils de Saul, Roues libres, Corps et âme, La lune de Jupiter ... Le cinéma hongrois est l'un des plus remarquables d'Europe. La juste route, qui évoque par certains côtés Un petit carrousel de fête, merveille des années 50, s'impose d'emblée par son sublime noir et blanc et sa mise en scène inspirée, parfois aux frontières du maniérisme. C'est une sorte de western qui s'annonce en ce jour de mariage dans un petit village quand deux inconnus débarquent à la gare avec de lourdes malles. Leur lent cheminement, en ce jour d'août 1945, va raviver la culpabilité collective d'une communauté qui a des fautes à expier durant la guerre qui vient à peine de s'achever. Le film aurait pu être victime d'une certaine austérité narrative, il est au contraire de plus en plus ionnant à mesure que des éléments du é se révèlent. En quelques heures seulement, en respectant les trois unités de la tragédie classique, La juste route frappe par la manière calme et digne dont il évoque la Shoah et le thème de la spoliation des juifs, comme un contrepoint à l'irable Fils de Saul. Sans forcer le trait, avec douceur parfois et ironie, en usant d'une symbolique très forte dans ses dernières images.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Au fil(m) de 2018

Créée

le 20 janv. 2018

Critique lue 1.1K fois

4 j'aime

4 commentaires

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

4
4

D'autres avis sur La Juste Route

Culpabilité collective

Adrienn Pal, Le cheval de Turin, Le grand cahier, White God, Le fils de Saul, Roues libres, Corps et âme, La lune de Jupiter ... Le cinéma hongrois est l'un des plus remarquables d'Europe. La juste...

le 20 janv. 2018

4 j'aime

4

Le village des damnés...

LA JUSTE ROUTE (14,6) (Ferenc Török, HON, 2018, 91min) : Ce singulier western psychologique nous entraîne dans un village hongrois le 12 août 1945 qui s’apprête à célébrer le mariage du fils du...

Par

le 7 févr. 2018

1 j'aime

Crime et châtiment en Hongrie

Très peu de critiques sur SC pour ce film confidentiel découvert grâce au Masque et la Plume qui l'a comparé à Ida : effet sur moi garanti. Un peu moins fort qu'Ida quand même, mais du très, très...

Par

le 2 févr. 2018

1 j'aime

Du même critique

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 28 mai 2022

86 j'aime

5

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

82 j'aime

5

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

74 j'aime

14