Hormis le kitch 70's Shaw qui peut rebuter (bien qu'ici j'en doute plus qu'ailleurs), il resterait un petit bémol peut-être pour les chorégraphies qui ne cachent pas toujours leur âge, mais déent pourtant sur de nombreux points tout ce qui se faisait à l'époque, notamment dans la fluidité, la densité, la danse elle-même, grâce à l'expérimenté Tang Chia aux commandes spécialisé dans les combats en nombres et plein de surprises.
Chu Yuan possède vraiment un style unique, en particulier lorsqu'il adapte un roman de Gu Long, savoureux mélange de pouvoir, d'espionnage et de fantaisie à l'épée. L'ensemble visuellement perfectionniste se présente comme un jeu d'échec ultime, une course pour le pouvoir, un jeu de mort aux accents réalistes et historiques qui demeure profondément ancré dans la fiction extravagante la plus totale, encensée par une poésie visuelle omniprésente et un cast aux petits oignons. Une guerre de stratèges qui triture les relations héros / vilains de façon radicale et se permet un flot constant de retournements de situation bien sentis au milieu d'une mise en scène superbement maîtrisée déployant tous les moyens de la Shaw et le talent artistique et technique de Chu Yuan à son zénith.
Encore aujourd'hui, La Guerre des Clans demeure un des Shaw Brothers les plus solides que j'ai pu voir. Chu Yuan y fait des merveilles, concentré sur l'intrigue là ou Chang Cheh se concentrerait sur la sublime boucherie, Liu Chia Liang sur la leçon martiale et King Hu sur la beauté mystique.
- à l'oriental : "il est plus facile de combattre le sabre ennemi que celui de l'ami qui vous trahit".
- à l'occidental : "Rien n'est si dangereux qu'un indiscret ami, Mieux vaudrait un sage ennemi."
Un sommet.
Ku Feng, Lo Lieh et Yueh Hua 4ever !
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