Borzage, tendre, étête du bois
Un jeune, grand et beau puceau de la montagne se fabrique une péniche et descend la rivière pour aller voir la mer...
Arrêté par la construction d'un barrage, il doit hiverner dans une ville désertée par les ouvriers du chantier, avec pour seuls compagnons un sourd-muet et sa mère et une jeune femme dont on vient de mettre l'amant en prison. A noter que ce dernier, avant de partir, a laissé son corbeau à la dame pour lui tenir compagnie et... la surveiller intimement...
Tout respire ici la pornographie innocente. Charles Farrel est beau comme un Dieu grec, 1m86 au garrot, il coupe des arbres torse nu, ses maladresses sentimentales sont d'un érotisme torride, et puis, pour une fois, il n'a pas Janet Gaynor en face de lui pour lui bouffer toute la pellicule...
Alors, le gaillard en profite, il se baigne à poil et sort sous les yeux médusés de la brunette, il la regarde se caresser les seins longuement avant de l'aider un peu, il trimballe des bûches avec érotomanie et fait durer le plus possible une tension sexuelle à couper à la hache, pendant que la demoiselle se tord de frustration jour après jour...
Hélas, le film est charcuté, il manque le début, le milieu et la fin. Mais le reste est quand même bien réussi, avec toujours ce soin magistral que Borzage apporte à ses décors, la touche de mysticisme, et une touchante histoire d'amour.