En Italie durant les années soixante, la presse à scandale connaît un large succès. Bien entendu les chroniqueurs du genre et les paparazzis se précipitent et se battent afin d'obtenir le meilleur interview ou le meilleur cliché des personnalités en vogue. Marcello fait partie de ces journalistes zélés. Il faut dire que celui-ci possède un fort pouvoir de séduction et sa renommée lui ouvre facilement les portes du milieu de la haute bourgeoisie, lui permettant ainsi de se trouver au cœur des événements people et des soirées agitées de Rome. Ayant pour mission d'accueillir Sylvia, la star du moment, Marcello use de tout les stratagèmes pour la séduire. Habitué à la vie facile et aux paillettes, il va s'enliser dans ce monde de débauche malgré l'amour et l'attention que lui porte Emma, sa fiancée . La rencontre furtive avec Paola, une jeune fille au visage d'ange ainsi qu'un drame survenu chez l'un de ses amis seront autant de "bras secourables" afin de l'extraire de ce tourbillon et le ramener définitivement aux réalités de la vie. Toutefois ce paradis artificiel dans leque l**Marcello*** est plongé est une drogue dure dont il est bien difficile de se sortir...
Un hélicoptère survole Rome et s'en éloigne en emportant une immense statue au bout d'un filin. C'est Jésus que l'on emmène ainsi, survolant les bidonvilles puis les quartiers résidentiels. Se réclamant de la religion de cette statue quittant la ville, le fascisme a fini d'accomplir sa sinistre besogne méprisant les uns et privilégiant les autres. Jésus est parti sans soulever la moindre émotion, ses idées ayant été bafouées et exploitées au nom d'une politique terrible de conséquences pour l'humanité. Nous voici alors entrés par l'intermédiaire de Marcello, le journaliste people et séducteur, au sein d'une richissime société bourgeoise dépravée, remplie de perversion et de plaisirs faciles. La fabrique de stars a fonctionné des planches à billets de banque servant au standing de ces êtres ravagés par l'ennui, la routine des soirée et la drague. Tout ce petit monde de séducteurs, beaux parleurs, entouré de stars putains, déambule la nuit de boîtes en boîtes, d'appartements en villas en s'amusant à se faire peur et à essayer d' inventer des situations cocasses sans parvenir pour autant à s'am. Dans cette cohorte de blasés, d'ivrognes, de dépravés et de snobs, Marcello se noie. Il subit en fait ce monde afin d'éviter une vie rangée, routinière et morne à son sens. Maintes fois il a l'occasion de quitter ce monde déjanté mais en voulant éviter une routine, il ne perçoit pas qu'il entre dans une autre routine bien plus dangereuse pour son intégrité. Il retrouve son père, un joyeux fêtard, qui, en refusant de continuer la fête et en rentrant dans son foyer, lui suggère la voie à suivre. Cependant Marcello continue sa route. La rencontre d'une femme au visage d'ange et le destin tragique de son meilleur ami emportant avec lui dans un autre monde ses enfants, sont autant d'électrochocs susceptibles de le ramener à la raison. Rien n'y fait. Réunis sur une plage au petit jour, ce petit monde échappé d'une énième soirée de débauche, aperçoit des pêcheurs qui ont ramené un monstre marin dans leur filet. Celui-ci est mort et en état de décomposition comme la société que fréquente Marcello. Malgré son triste état, la bestiole a encore un œil assez vif pour sembler les juger...
Nino Rota. Lorsque l'on pense que ce film en raison de son sujet a valu au réalisateur et a son acteur principal une excommunication, on ne peut que se demander si les censeurs ont vu le même film que nous ou s'il ne se sont pas sentis culpabilisés par le thème récurant de celui-ci.
Il y aurait beaucoup d'autres choses à écrire sur cette œuvre qui fourmille d'idées, de scènes et de répliques cultes et émouvantes. Ce film servi par une interprétation exceptionnelle doit être vu et revu autant pour sa beauté que pour son réalisme. Grâce à ses indéniables qualités et à son immense talent, Federico Fellini a réussi à faire er un message bouleversant à travers cet inoubliable chef d'œuvre.
Ce film a obtenu :
- La Palme d'or du Festival de Cannes 1960.