Hildy garde le fou

Hildegarde Johnson, dit Hildy, vient une dernière fois au journal où elle travaillait avec son ex-mari Walter Burns, rédacteur en chef du Morning Post. Elle compte lui annoncer son remariage, au grand désespoir de ce dernier. Elle clame à qui veut l’entendre que la vie de journaliste c’est fini pour elle, elle ne courra plus après les pompiers pour couvrir les incendies et elle ne soudoiera plus les gardiens de prisons pour avoir des infos, non madame ! Elle va se ranger et vivre une vie paisible à Albany !
On le devine de suite, durant tout le film, Walter va essayer de récupérer Hildy, peu importe les moyens, après tout, le monde du journalisme est sans scrupules. Justement, il faut couvrir la pendaison d’un prisonnier, Hildy n’a qu’à le faire…

On est donc embarqué dans une série de situations burlesques et de quiproquos, où tous les personnages se retrouvent à un moment le dindon de la farce. Celui qui ne se fait jamais rouler bien sûr c’est Walter, fin stratège, il manipule à sa guise la suite des événements. La majorité du film se e dans une salle de presse, à côté de la prison, ce qui donne un aspect théâtral au film. Les dialogues bien que géniaux, fusent à une grande vitesse ce qui peut par moment poser des problèmes pour suivre toutes les subtilités qui nous sont débitées. Je dirais qu’ici, « le drôle » vient davantage des personnages, qui ont eux-mêmes un sens de l’humour très développé, que d’un comique de situation, comme c’était le cas dans L’impossible monsieur bébé par exemple.

Si on est habitué au personnage charmeur de Cary Grant, qui a toujours une longueur d’avance sur son monde (quoique ce ne soit pas le cas dans monsieur bébé…), il est rare de voir un personnage comme celui d’Hildy. En effet, c’est une femme qui a la trempe d’un mec, elle leur parle comme leur égal, pas de chichis de demoiselle ! Elle les envoie balader et est la seule qui sait lire dans le jeu de Walter ! Ca fait plaisir ! Evidemment son soi-disant futur mari est une vrai chiffe molle, naïf et ennuyeux, mais il représente la vie qu’elle aurait souhaité avoir, ou plutôt qu’elle croit vouloir car bien vite la fièvre du journalisme la rattrape…

Pour finir, le propre d’une grande comédie c’est aussi d’offrir son lot de critiques. Celle-ci nous offre une multitude de voies de réflexion : les dérives du journalisme, la corruption politique, la peur des communistes ou encore la peine de mort abusive…

Enfin bref, j’ai adoré !
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le 4 oct. 2012

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Melly

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