Finalement, quoi de plus logique que la planète Nicolas Cage pénètre l'univers de H.P. Lovecraft ?
On peut même se poser la question: comment la chose n'est pas arrivée avant ?
Mais oui: Cage.
Cage performeur de l'indicible, tragédien antique dont le visage aux angles non-euclidiens défie la logique et la pesanteur.
Cage l'artiste qui est d'ailleurs, comme issu d'un peuple ancien, à la coupe de cheveux toujours différente, mais presque toujours tombée dans l'abîme du temps, une sorte d'abomination de Dunwick perpétuelle.
Cage l'acteur qui hante et chuchote dans les ténèbres, à la carrière faite de bas vertigineux comme la fosse des Mariannes et de hauts en forme de montagnes hallucinées, monstre de cinéma éternellement sur le seuil de l'oscar, capable d'inspirer des cauchemars d'Innsmouth aux réalisateurs qui le dirigent, mais capable de tout jouer, du clergyman maudit au loser magnifique qui fuit l'horreur à Red Hook.
Cage, le comédien issu d'une maison de sorcière, qui fait souffler un air froid dans le cou du spectateur qui, voyant son nom à l'affiche, ressent une peur qui rôde et semble vouloir le faire chuter par-delà le mur du sommeil. Que devra faire ce dernier ? Tenter l'aventure et risquer de perdre ses couleurs, comme tombées du ciel, ou préférer suivre le modèle de Pickman et opter pour un acteur plus… humain ?
Peu avant la fin du film, le grand moment arrive. Nicolas Cage se saisit d'une pelle.
Je l'ai immédiatement reconnue.
C'était la pelle de Cthulhu.
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(PS: Sinon, le film tente des choses, ce qui est déjà beaucoup. Mais les rate presque toutes, ce qui est finalement logique. Mais quelques scènes surnagent. Une ambiance parfois, semble s'installer. Il convient de saluer la tentative)