Durant une classe de neige, on suit un adolescent de 12 ans, Nicolas, renfermé et discret, qui semble subir l'autorité paternelle. A tel point que c'est son père qui l'emmènera, et non l'école, à cette fameuse classe. Il fait régulièrement des cauchemars, à tel point que cela se confond avec sa réalité et que ça l'isole d'autant plus.
La classe de neige fait partie des films méconnus de Claude Miller, malgré son prix à Cannes, et qui a subi un énorme échec commercial à sa sortie. Pourtant, cette adaptation d'un roman d'Emmanuel Carrère se révèle plus intéressante, mais aussi plus profonde qu'il n'y parait. Car au fond, on pense plus à un conte en voyant non seulement ce père joué par François Roy qui est comme un loup, ou alors l'institutrice, incarnée par Emmanuelle Bercot, qui s'appelle d'ailleurs Grimm. D'ailleurs, il est à noter que ce garçon, joué par Clément Van Der Bergh, est étonnant à plus d'un titre, car il a un physique assez chétif, et semble comme une éponge devant ce qu'il voit/vit/subit. A tel point que ses rêves, ou cauchemars, lui donnent envie de faire pipi au lit, malgré son âge.
Claude Miller réalise un film peu aimable, parfois stressant, car au fond, on ne comprend pas toujours ce qui est de l'ordre de la réalité ou non, à l'image de ce cauchemar où Nicolas rêve que toute la classe, et les instituteurs, sont tués par des terroristes masqués. Mais ce père tellement craint n'est pas aussi irréprochable qu'on le croit...
Il en résulte quelque chose de méconnu, plus ambigu qu'il n'y parait, et c'est clairement à voir dans l’œuvre de Claude Miller.