Depuis la découverte enthousiaste de ce "La Chair et le Sang", près de vingt ans ont é. Et le Hollandais fou, Paul Verhoeven, est devenu une star puis un paria d'Hollywood, poussant la transgression - et la subtilité dans la transgression - infiniment plus loin. Parallèlement, le cinéma commercial hollywoodien a lui aussi absorbé et décuplé la rude brutalité (des combats, du choc des corps) que Verhoeven montrait ici, pour la première fois. Le résultat de ces 20 ans est que "La Chair et le Sang", choc frontal d'alors, parait aujourd'hui bien plus "normal" que naguère, et si ce n'était une poignée de scènes de nudité frontale ou d'absence totale de morale conventionnelle, il n'aurait plus rien pour nous surprendre, A l'inverse, le manque de moyens visible sur l'écran et l'amateurisme (assez réjouissant tout de même) qui règne un peu partout - dans la direction d'acteurs en particulier, qui n'a jamais été le souci de Verhoeven - plombent un peu le résultat. [Critique écrite en 2005]