« On m'a déjà traité de nègre, on m'a déjà traité de pédale, mais jamais de Français... »

Sorti en 1978 et adapté de la pièce de théâtre éponyme, la cage aux folles est une coproduction italienne dont le scénario est, probablement, aussi intéressant que l'histoire de la production du film en lui-même. La production du film sera, en effet, chaotique, même si les résultats du film permettront la mise en place de deux suites à la qualité plus discutable.


Quand elle sort, cinq ans avant la pièce est mise en scène par Pierre Mondy et, si Michel Serrault est déjà là, c'est Jean Poiret qui tenait le rôle de Renato (qui s'appelait alors Georges). La pièce ne fut, étrangement, jamais enregistrée malgré son succès et aucun producteur français ne voulut faire le age en film. L'équipe se tourna donc vers l'Italie, ce qui explique le nombre d'acteurs et actrices italiennes et, en premier lieu, le remplacement de Jean Poiret par Ugo Tognazzi. Ce dernier, inquiet du charisme de Michel Serrault refa d'ailleurs de jouer en français au dernier moment pour le déstabiliser (ce qui ne marche pas) et ce dernier sera doubler par Pierre Mondy. Malgré tout cela, le résultat est globalement réussi et on, s'attache rapidement aux personnages. La partie musicale est excellente (composé par Enio Morricone) et l'humour assez bien dosé, tout comme les dialogues qui restent excellents (notamment la citation que j'ai prise comme titre de la critique).

Deux points que je trouve, tout de même assez problématique : tout d'abord, même si le film est ancré dans son époque, il reste que le message est clairement vieillissant et est parfois difficilement regardable avec notre regard actuel. Le second point est le personnage de Laurent. Au-delà du fait que Rémi Laurent, l'acteur qui interprète le rôle, est clairement en décalage avec le reste du casting sur le niveau d'acteur, j'ai un peu de mal avec son personnage qui n'a que rarement les réactions appropriées (notamment avec Albin, qui l'a tout de même élevé et qui est traité comme un étranger).


Si le film est vieillissant, il reste un témoignage cinématographique des années 70 et reste, quoiqu'il en soit, assez drôle à voir. Dans le cas où vous ne l'auriez pas encore vu et que vous souhaiteriez le découvrir, ayez bien conscience de la faiblesse de son sous-texte et que celui-ci est très lié à l'année de sortie du film.

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le 19 févr. 2025

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ylath59

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