''Red dust'' – 1932 de Victor Fleming avec Gable de vingt ans plus jeune et Jean Harlow, sur le scénario qui sera repris dans ''Mogambo''.
Comment ce que l'on perçoit aujourd'hui comme la vulgarité manifeste de Jean Harlow pouvait-elle être perçue par le public des années trente du vingtième siècle ? Positivement à en croire la popularité de l'actrice auprès des hommes aussi bien que des femmes. Mais en quelle estime tenait-on alors acteurs et actrices dans la société ? Saltimbanques et courtisanes ?
Ce qui est étrange c'est que le physionomie de Clark dans sa trentaine savamment négligée est beaucoup plus actuelle que celle de Jean Harlow dont coiffure et maquillage sont datés à faire peur.
Dans les années trente les femmes se brûlaient volontiers les cheveux, lorsque ce n'était pas avec des teintures toxiques, c'était au fer – l'on peut noter que la mise en plis de Mary Astor n'a rien à envier en artificialité à celle de Jean Harlow. D'ailleurs, lorsqu'à la fin de la séquence de l'orage, elle apparaît le cheveux détrempés ainsi que dans la scène suivante du tête à tête avec Jean, elle paraît beaucoup plus naturelle et actuelle.
Dans les années trente, les femmes se rasaient les sourcils aussi pour les redessiner au crayon. Aucune actrice n'y échappe, et souvent pour le pire.
A vingt ans de distance, l'on peut constater que Grace est plus jolie de Mary tout en partageant le même style planche-à-reer, et que Ava est beaucoup plus sexy que Jean dans le style pétroleuse, mais que toutes les deux aiment les animaux. On constate que Clark a beaucoup empâté, et que la ferme africaine est plus confortable et cossue que le bungalow indochinois. On constate que le colonialisme décomplexé est toujours en vigueur selon une théorie des races encore persistante.
Quant au triangle amoureux, il reste équilatéral.