Magic isn't real

Faire un film sur le monde des magiciens est une idée déjà bien éculée dans le monde du cinéma. The Prestige, l’illusionniste, etc., les films ne manquent pas sur le sujet. Pourtant, L’incroyable Burt Wonderstone se distingue de ses prédécesseurs par son côté comique et contemporain. La comédie est toujours un genre particulier qui ne fonctionne que si on est atteint par l’humour dégagé. A ce petit jeu-là, le réalisateur Don Scardino a recruté de grosses pointures : Steve Carell et Jim Carrey. Gage de qualité ?

Quand on parle de magie dans le milieu du cinéma on pense souvent aux effets spéciaux. Qu’en est-il ici ? Paradoxalement, ceux-ci ne sont pas toujours crédibles et font un peu grossier. J’ai trouvé la comparaison amusante parce que la magie n’est que poudre aux yeux comme le sont les effets spéciaux au cinéma. En outre, la séquence finale (sans vous spoiler) me fait penser à De Palma et son Body Double où le réalisateur montre frontalement aux spectateurs l’envers du décor. Ce n’est pas aussi intéressant que chez De Palma, je vous l’accorde, mais ça reste à noter. La magie, comme le cinéma, n’est qu’illusion.

S’il y a une chose que je regrette, c’est le caractère trop gentillet du film. D’une part, le potentiel comique était suffisamment présent pour réaliser un film sortant de l’ordinaire (surtout en présence de ces acteurs). D’autre part, l’histoire en elle-même devient vite prévisible et du coup, par reflexe, on se réfugie assez vite sur ce-dit potentiel comique du film qui lui, est assez inégal. L’humour à la Steve Carell rappelle par moments son époque réussie de The Office, même si certaines blagues deviennent lourdes et tombent rapidement à l’eau.

En parlant des acteurs, Steve Buscemi est un homme qui par sa voix, sa gueule et ses mimiques me ionne énormément, je crois que pas un seul film de lui ne m’a laissé indifférent. Ça se confirme ici où je trouve qu’il tient un rôle plus qu’intéressant, bien que son personnage ne soit que trop peu développé à mon goût.
A ce sujet, j’ai beaucoup apprécié le rôle secondaire de Jim Carrey qui est plutôt hilarant et étonnant. Ça fait du bien de voir qu’il se renouvelle un minimum.
Ironie du sort, j’ai regardé ce film quelques heures avant l’annonce de la disparition de James Gandolfini qui tient ici l’un de ses derniers rôles au cinéma. C’était un acteur mémorable et brillant. Même si dans L’Incroyable Burt Wonderstone son rôle reste très secondaire (celui de Doug Munny, multimillionnaire intéressé uniquement par les profits et la réussite), il éclabousse l’écran de son talent qui restera à jamais gravé dans la série Soprano et dans ses nombreux rôles au cinéma.

A force de vouloir rester dans un film extrêmement calibré, l’intérêt premier de faire rire e à la trappe. C’est dommage, car l’Incroyable Burt Wonderstone avait de réels arguments à faire valoir et, au final, peine à surprendre. Pourtant ce film n’est pas mauvais et offre une vision amusante du monde des magiciens contemporains.
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Vus ou revus en 2013

Créée

le 23 juin 2013

Critique lue 1.2K fois

11 j'aime

Analytik

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

11

D'autres avis sur L'Incroyable Burt Wonderstone

Burt l'encastrer

Burt et Anton sont amis depuis l'enfance, et surtout, ils partagent une même ion pour la magie. Depuis 10 ans, ils se produisent tout les soirs dans un hôtel de Las Vegas ou leur show fait...

Par

le 17 juin 2013

13 j'aime

2

Magic isn't real

Faire un film sur le monde des magiciens est une idée déjà bien éculée dans le monde du cinéma. The Prestige, l’illusionniste, etc., les films ne manquent pas sur le sujet. Pourtant, L’incroyable...

Par

le 23 juin 2013

11 j'aime

Critique de L'Incroyable Burt Wonderstone par Lefoufurieux

Film bien sympa. De vrais fou rires à certains moments. Le scénario tient la route mais est parfois assez prévisible, faut l'avouer. Quelques musiques cools et assez entrainantes, Des guests sympas...

le 24 mars 2013

8 j'aime

Du même critique

Critique de The Social Network par Analytik

Faire un film sur Facebook, réseau social tant décrié, peut paraître la fausse bonne idée par excellence. En effet, quoi de pire que de vanter les mérites de cette entreprise devenu au fil des années...

Par

le 27 août 2012

26 j'aime

3

Les enlèvements d'enfants, c'est pas marrant.

Cela faisait longtemps que Brad Anderson n’avait pas touché les écrans de cinéma, 8 ans exactement. Depuis The Machinist en 2005, le réalisateur américain a sorti deux DTV mais aucun film en salle...

Par

le 2 juin 2013

19 j'aime

1

Bergman l’éclectique

Au regard de sa filmographie, Ingmar Bergman, ou comme j’aime amicalement l’appeler le Maître suédois, a traversé diverses périodes significatives dans sa vie de cinéaste. De ses réflexions...

Par

le 7 mars 2013

17 j'aime