Stranger in the night

Alors que Guy, un champion de tennis, vit un mariage tourmenté, il va rencontrer un inconnu dans un train qui va lui proposer un marché assez spécial où chacun tuera une personne gênante dans l'entourage de l'autre... Pensant avoir affaire à un fou, Guy quitte le train puis finit par oublier... Jusqu'à ce que...


Pendant longtemps Strangers on a Train a été une de mes œuvres favorites du maître du suspense et cette nouvelle vision n'y change pas grand-chose. En ce début des années 1950, Hitchcock commence alors la période la plus prolifique de sa carrière, qui le verra enchaîner les succès critiques et commerciaux jusqu'au milieu des années 1960. Ici il adapte le roman de Patricia Highsmith et nous met dès les premières secondes dans le feu de l'action pour ne plus jamais lâcher ce joueur de tennis qui va se retrouver dans de bien mauvaises postures...


Hitchcock maîtrise ici son art à la perfection, le maître du suspense justifie son surnom et met en place une intrigue aussi bien ficelée qu'écrite (tout comme les dialogues) et ionnante. Il nous donne l'impression d'être au côté de Guy et de se retrouver dans les mêmes péripéties, nous faisant ressentir la peur et l'urgence qui prédominent dans sa situation. Il met en place une atmosphère adéquate, angoissante et ambiguë où il mettra en avant une tension constante qui sera à son apogée à de nombreuses reprises, telle la dernière partie et le brillant montage alterné entre le match de tennis et la fête foraine.


Le maître du suspense met en place un vrai jeu de fascination autour des enjeux et surtout des deux protagonistes, sans pour autant négliger les seconds rôles (tous très bien interprétés d'ailleurs, mention spéciale à Farley Granger et à un Robert Walker faisant froid dans le dos). Tout semble toucher à la perfection dans Strangers on a Train, la construction du récit est remarquable, tout comme l'utilisation des lieux, notamment le train, et des plans comme Hitchcock semble en avoir le secret à l'image de celui des lunettes, aussi mémorable que le verre de lait dans Suspicion.


Un petit bijou de la part du maître du suspense, l'une de ses œuvres les plus mémorables où tout semble approcher la perfection, tant dans l'intrigue que la construction du récit ou la mise en scène d'Hitchcock, angoissante et ambiguë à souhait. Une pépite.

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le 22 août 2016

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Docteur_Jivago

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