3ème Festival Sens Critique, 12/16
L’homme qui voulait savoir est un sympathique petit thriller hollandais qui fonctionne essentiellement sur le principe de la fausse piste.
Averti par une ambiance oppressante et un départ en vacances trop idéal pour fonctionner longtemps, le spectateur est sur ses gardes et entrevoit à plusieurs reprises, au fil du premier quart d’heure, les ressorts d’un drame qui n’advient pas.
Jouant sur la confusion d’étrangers – des Hollandais, donc – en voyage en , le récit déroule une enquête qui ne fonctionne jamais tout à fait. Quand l’intrigue est lancée, les scènes en alternance nous donnant accès au psychopathe semblent elles aussi trop limpides ou explicites pour le récit au long cours qu’elles alimentent. Dès lors, la quête du personnage principal devient la nôtre sans qu’on soit jamais sur du point de vue auquel apporter notre caution. C’est ce qui permet à l’attention de se maintenir et au doute de subsister. Le fait de brouiller la chronologie et d’explorer plusieurs époques simultanément sans toujours les expliciter ajoute à ce charme.
[Spoils]
Le retournement de situation instaure un face à face entre le supposé responsable et le compagnon de la disparue, permettant un nouveau souffle assez inattendu. Le jeu du chat et de la souris prend une nouvelle dimension au cours de laquelle le psychopathe fait clairement figure de metteur en scène ou de scénariste : distillant au compte goute le récit tant convoité, imposant des règles du jeu perverses obligeant l’auditeur à devenir lui-même un personnage. Dans cette confession elle-même, les fausses pistes abondent et laissent entrevoir un twist qui, n’advenant pas, en devient un autre, plutôt savoureux. Et la fin, assez surprenante, clôt avec malice cette machination perverse bien jouée, à l’ambiance efficace et souvent prenante.
Une agréable surprise.