Demandeur d'asile guinéen, Souleymane dévale à travers les rues de Paris, survivant comme livreur de repas. Dans 48h, il doit er son entretien à l'OFPRA, l'organisme qui pourrait lui octroyer des papiers. D'ici là, les galères vont s'accumuler...
"L'Histoire de Souleymane" sent le vécu, et pour cause. Boris Lojkine a un é de documentariste, et a construit son récit en écoutant différents demandeurs d'asile. En l'adaptant par ailleurs à l'histoire personnelle d'Abou Sangaré, l'acteur principal.
Je n'ai aucun mal à le croire car Sangaré fait preuve d'une grande justesse, malgré son inexpérience dans le domaine. En effet, il est à la base mécanicien ! Mis en lumière par diverses récompenses, il a jusque là maintenu qu'il n'est pas intéressé par une carrière dans le cinéma... l'avenir le dira.
Le récit le suit au plus près dans son quotidien de livreur et ses divers problèmes. Façon documentaire, mais avec une énorme pression. Un simple bonbon offert par une serveuse, ou un café offert par un gentil commerçant, apparaîtront comme de douces soupapes devant la cocotte minute qui gronde au fur et à mesure.
Difficulté du travail, entourloupes en tous genres par des profiteurs, mépris d'une partie de la population... c'est une vie peu enviable qui nous est présenté. Qu'un simple accrochage en voiture ou un repas mal présenté peut chambouler.
A travers "L"histoire de Souleymane", Boris Lojkine rappelle la difficile condition d'immigré clandestin avec beaucoup d'humanisme, et pointe du doigt les dérives de l'ubérisation. Qui a fait des livreurs de repas les prolétaires du 21ème siècle.