L'Hermine a pourtant tout de l'honnête téléfilm: des acteurs attachants, voire brillants, à l'image de la charmante Sidse Babett Knudsen, qui nous régale d'un jeu parfaitement placé. Ou encore, des scènes de vie nous plongeant dans les affres et les horreurs de notre société avec naturel. De cette lumière surgit, à contre-courant, Fabrice Luchini: son interprétation du malade transi, amoureux imaginaire, n'accroche pas. Les pistes s'en trouvent brouillées: les thèmes principaux du film s'effacent derrière cette tentative de camper un homme puissant, sévère et juste, limité dans son ascension par son grand cœur fragile. L'intellectuel brillant ne laisse jamais la place au magistrat qu'il tente d'incarner, réduisant à néant les efforts déployés par Christian Vincent pour nous immerger dans son univers.