Un homme, des figures

L'étrangleur de Boston est rempli d'idées novatrices pour l'époque dont s'inspireront les réalisateurs du nouvel Hollywood, comme l'utilisation de la steadycam, du split screen et du montage entremêlant différentes séquences, outils qui permettent d'illustrer le réalisme du contexte et la folie du tueur.


Néanmoins la narration souffre d'un rythme très plat qui ne met pas en valeur le scénario, quelque soit le chapitre. Car le film est divisé grosso modo en 3 parties:
Tout d'abord les meurtres, où l'on voit monter la paranoïa dans la ville sans que celle-ci n'aie d'impact particulier sur le reste du film, notamment sur la deuxième partie.


Cette dernière montre l'enquête de police, d'abord laborieuse, puis plus méthodique, mais sans jamais être gênée par une quelconque pression populaire ou médiatique, alors que la liste des mortes s'allonge de jour en jour.


Puis enfin la troisième partie, psychologique, où le meurtrier est interrogé par la police et où l'on découvre un homme mentalement perturbé qui devra faire face, non sans mal, au tueur tapi en lui.


Bien que le montage fasse parfois s'entrechoquer les diverses parties entre elles, la construction dramatique ne fonctionne pas, et à aucun moment on se sent véritablement embarqué dans cette histoire : ni la violence, ni l'enquête ni le portrait de l'assassin ne viennent interpeller directement le spectateur.


Le manque d'impact provoqué par une mise en scène créative mais inopérante concernant l'intérêt narratif, n'a pas su m'impliquer dans cette histoire au demeurant attirante de par la particularité du profil psychologique du tueur. Une curiosité, donc, mais pas indispensable.

5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 1968

Créée

le 10 août 2016

Critique lue 1.1K fois

10 j'aime

4 commentaires

McReady

Écrit par

Critique lue 1.1K fois

10
4

D'autres avis sur L'Étrangleur de Boston

Un cas clinique déroutant

A l'origine de ce film, un fait divers : à Boston entre 1962 et 1964, 11 femmes ont été étranglées dans leur appartement, avec des bas nylon ou autres parties de leurs vêtements ; toutes étaient...

Par

le 30 juil. 2019

42 j'aime

25

Midnight Rambler

Entre 1962 et 1964, Albert de Salvo, surnommé The Boston Strangler, fut accusé (l'enquête était complexe, il reste encore des zones d'ombre à ce jour, il ne fut, par exemple, jamais jugé et...

le 17 oct. 2016

29 j'aime

4

Ladykiller.

Entre 1962 et 1964, Albert de Salvo terrorisa la population de Boston, violant et assassinant treize femmes avant d'être arrêté et condamné à perpétuité, même s'il ne sera pas reconnu coupable pour...

Par

le 5 oct. 2013

28 j'aime

1

Du même critique

2001 : L'Odyssée de l'espace
10

Le Rite

Friand de Science-Fiction depuis ma plus tendre enfance, j'ai découvert ce film adolescent, sachant qu'il s'agissait d'un classique, sans en savoir plus sur le contenu ni sur le réalisateur. Le...

Par

le 23 juil. 2016

15 j'aime

Un homme, des figures

L'étrangleur de Boston est rempli d'idées novatrices pour l'époque dont s'inspireront les réalisateurs du nouvel Hollywood, comme l'utilisation de la steadycam, du split screen et du montage...

Par

le 10 août 2016

10 j'aime

4

L'Histoire (ré)enchantée

Qu'il est réjouissant d'être surpris par un réalisateur aussi reconnu, au style si affirmé, et ce avec un film très attendu. Car si Tarantino nous gratifie de certains de ses gimmicks (musique...

Par

le 29 août 2019

9 j'aime

2