La nullité de Attack of the Killer Donuts tient à sa carence en inventivité alors même que son postulat laissait présager autant de trouvailles horrifiques sur un ton volontiers parodique. Si le film semble se revendiquer de la Trauma par son mauvais goût assumé appliqué à une dégradation des corps ne cessant d’expulser divers liquides organiques, son scénario refuse tout ancrage politique nécessaire à une critique du consumérisme américain, ici croqué par le donut triomphant qui s’exporte partout dans le monde : ce symbole de la malbouffe, en ce qu’il concentre gras saturés et sucres raffinés, est décliné de façon potache tantôt comme gagne-pain pour jeunes adultes fauchés tantôt comme tentation érotisée. C’est alors toute une production qui devient grasse, alourdie par de longues et inutiles séquences de dialogues entre des personnages dépourvus de personnalité et d’enjeux, desservie par une mise en scène amatrice qui peine à figurer les attaques promises par le titre. Un ratage dont on ne retiendra que les effets visuels, hideux certes mais disposant d’un arrière-goût de série Z pas désagréable.