L'anarqueur de Rossen est un jeune homme, nommé Eddie ( interprété à merveille par Paul Newman ) brillant au billard américain, qui sait mêler à son jeu, bluff et charisme, pour tromper ses adversaires. Accompagné de son associé ( Myron McCormick ) il font la tournée des clubs, arnaquent les joueurs et leur prennent leur argent.
Toutefois, sa vie change lorsqu'il rencontre un homme au niveau de jeu similaire et susceptible de le battre. Les paris deviennent plus importants, et les gains d'avantage juteux. Contre cet adversaire de taille, le bluff ne suffit plus et Eddie doit puiser sa force ailleurs, dans un premier temps dans l'alcool puis dans les yeux de la douce Sarah Packard bien interprétée par Piper Laurie.
Le film semble divisé en deux, avec d'un côté la relation en toute pudeur qui lie Eddie et Sarah qui se trame principalement dans l'appartement de cette dernière, et d'un autre côté la relation qui lie Eddie au billard, à l'argent et à la gloire. Deux ambiances biens distinctes, l'une est semée d'amour, de tendresse parfois de dispute, tandis que l'autre se déroule dans des clubs ou les femmes semblent exclues, et où l'alcool et le tabac règnent. Ces deux trames s'opposent, se croisent, se mélangent et finissent par s'autodétruire sur un fond de Jazz et rythmées par le heurt des boules.
Rossen nous offre du grand cinéma, avec un Noir et Blanc parfaitement maitrisé, une lumière impeccable et un scénario bien monté. Ils nous mènent au plus profond des salles de billards et nous livre les combines des bluffeurs.
Pourtant, à la fin du film, on ne peut s'empêcher de se demander si son personnage principal ne nous bluffe pas depuis le début du film