L'Arnaqueur par JamesOdessa
C'est ici un film beaucoup plus dérangeant qu'il ne le laisse paraitre. Tout du moins si on s'attend un un gentil petit film sur la belle rivalité du billard avec des parties mémorables. Toutes proportions gardées (bien que j'ai préféré L'arnaqueur), il tient plus de Raging Bull que d'un film sur le sport et la compétiton.
SPOIL PARTIEL
On nous promet un match grandiose, une rencontre au sommet entre l'outsider joué par Newman et le champion des salles de billard. Celle-ci a bien lieu au, au grand maximum, tiers du film. Effectivement il est long et mémorable, mais il n'a rien d'épique et est plus réaliste que grandiose. En fait, il ne sert qu'à introduire la figure de personnage joué par George C. Scott et sa future relation avec le looser Newman, looser au sens capitaliste du terme. C'est à dire celui qui n'amasse pas l'argent grâce à son talent, et se fait exploiter par le buisnessman. C'est une vision un peu simpliste énoncée comme ça, mais elle est bien plus subtile dans le film. De sa rencontre avec une femme boiteuse déjà marquée par la vie et l'alcoolisme va résulter un couple auto-destructeur et incertain de gens qui ne savent pas se mettre au service de cette logique de l'argent en dépit de la vie. Le premier mot prononcé par le capitaliste est d'ailleurs "Cash me". Paye-moi.
Ce film n'est pas étonnant de la part d'un cinéaste rongé par la culpabilité d'avoir donné ses anciens camarades communistes.
Bien meilleur que la suite que lui en a donné Scorsese, film sympathique mais bien moins prenant, bien moins dérangeant (car pas du tout dérangeant). Les prestations d'acteurs sont excellentes et Newman bien plus torturé que ne le laisse présager son sourire habituel.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Mes films favoris