2035 : L'humanité a presque entièrement disparue, décimée par un virus bactériologique. Les scientifiques envoient alors un homme dans le é pour essayer de comprendre et découvrir le lien entre ce virus et un mystérieux groupe : L'armée des 12 singes.
L'idée de base est ionnante et le scénario l'est tout autant, se déroulant au total sur 4 époques différentes avec de surprenants rebondissements, sachant être à la fois complexe dans sa construction, et limpide dans son déroulement (est-ce clair ?!). On navigue entre rêve, réalité, hallucination et les frontières ne sont jamais réellement définies, et ces aspects sont maîtrisés avec immense brio par l'ancien membre des Monty Python.
Abordant plusieurs thèmes tels que la mémoire, la perception de la réalité, la communication, les technologies, l'écologie ou encore la science (avec l’expérimentation qui revient souvent, que ce soit sur les animaux ou les hommes) il met tout cela en scène avec intelligence et intensité. La vision du futur (et même du présent) et plus globalement du film est cauchemardesque et pessimiste, en plus des thèmes abordés, c'est aussi la liberté et la répression, futur ou présent, que Gilliam met en avant avec une grande noirceur.
Visuellement, c'est remarquable, notamment le futur qui est sombre et où l'on trouve des cellules grillagées, des sous-sols glauques ou encore d'anciennes galeries marchandes infectées et désertes et renforce le sentiment d'oppression. L'atmosphère claustrophobe, sombre, angoissante et mystérieuse est prenante, bien servi par une excellente bande originale tandis que le style de Gilliam, s'inspirant de son travail sur Brazil pour ce qui est de la direction artistique et de la photographie, est toujours prenant.
Sa maîtrise technique est immense, tout comme sa façon de mener son récit, de raconter une histoire ou encore de mettre en avant de fascinants, ionnants et complexes personnages. Il n'hésite pas à inclure une touche tragique et mélancolique à son récit, sachant le rendre par moment touchant tandis que l'on ressent bien l'aspect "compte à rebours". Les interprétations sont tout simplement formidables, que ce soit Bruce Willis, d'une étonnante sobriété, Madeleine Stowe ou un jeune et fou Brad Pitt.
Terry Gilliam propose avec L'Armée des Douze Singes un monument de la science-fiction, un film européen à Hollywood comme il le dira, tour à tour grandiose, émouvant, oppressant et intense, avec beaucoup d'idées, tant dans la mise en scène que certains détails.