"The Caine Mutiny Court-Martial" est à la base une pièce de théâtre en 2 actes de 1952, qui a connu plusieurs adaptations, au cinéma ou à la TV. William Friedkin, qui a déjà tourné du film de prétoire (et même son sous-genre militaire !), choisit de garder le concept du huis-clos.
On suit ainsi l'intégralité d'une cour martiale. Un officier a relevé son commandant de ses fonctions en pleine tempête, au motif que ce dernier était soi-disant fou. Qui a raison ? On ne verra aucune introduction, aucun flashback. On ne pourra se fier qu'aux témoignages plus ou moins fiables, et aux questions des avocats.
Sur la forme, l'exercice est très classique. C'est beaucoup de déjà-vu, j'ai régulièrement eu l'impression de voir un long épisode de la série JAG. Il n'y a pas de grosse surprise, à part peut-être le final (et encore). Tandis que la photographie n'est pas des plus jolies, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à un téléfilm lambda - en même temps, c'est un produit calibré pour le streaming !
Mais "The Caine Mutiny Court-Martial" contient au moins 3 qualités qui en font un divertissement tout à fait honorable. D'abord, l'interprétation solide des protagonistes. Surtout Kiefer Sutherland en commandant à la psychologie trouble, et Jason Clarke en avocat de la défense dépité par la tâche qu'on lui confie.
Ensuite, le rythme bien géré. Ce n'est pas très spectaculaire, mais on ne s'ennuie pas. Les témoignages, les questions techniques s'agencent bien au fur et à mesure que le mystère s'éclaircit... ou s'épaissit.
Enfin, c'est la fameuse touche Friedkin. Le réalisateur garde une certaine ambiguïté autour de ses personnages. Choisissant de laisser des zones d'ombre, et de terminer sur une note amère.
Si ce dernier film, sorti à titre posthume, ne fera pas partie de ses immanquables, il constitue une oeuvre honorable.