Un Scorsese mineur mais non dénué d'intérêts
Si Martin Scorsese est surtout connu pour ses films « mafieux », ca reste un réalisateur capable de s’attaquer à différents genres et avec brio (le romanesque et excellent « Le temps de l’innocent » et la comédie cynique « La valse des pantins » le prouvent) mais c’est tout de même surprenant de voir cet Italo-américain catholique s’attaquer à la vie du quatorzième dalaï-lama. Avec « Kundun » il retrace donc la jeunesse de celui-ci, de sa naissance jusqu’à son exil en Inde à partir d’une quinzaine d’entretiens avec le dalaï-lama…
Scorsese ouvre son film sur la recherche de la nouvelle réincarnation du dalaï-lama puis nous emmène suivre la vie de l’élu, de sa naissance dans une famille pauvre vers la frontière chinoises, puis ses épreuves et enfin dresse surtout un portrait psychologique de l’enfant qui sera bientôt surnommé « Kundun » avec comme fond l’arrivé et la prise de pouvoir du parti communiste chinois et surtout de la cruauté dont fait preuve Mao vis-à-vis du Tibet.
Et Scorsese maitrise ce sujet qui semble le ionner de bout en bout et nous captive durant tout le film. Si ce n’est pas exempt de tout reproche (notamment un manque d’intensité dramatique alors que le sujet s’y prêtait), on peut néanmoins irer la maitrise de la fresque historique par Scorsese, la façon dont il sublime les décors et paysages et dont il montre la dimension philosophique du dalaï-lama autour de la non-violence, l’importance et la place de la foi ainsi que la façon dont le peuple tibétain a subit l’arrivé de Mao et les conséquences.
Côté interprétation, c’est le petit-neveu du dalaï-lama, Tenzin Thuthob Tsarong, qui joue le rôle de ce dernier et il s’en sort très bien.
Finalement c’est une œuvre mineure du cinéaste Italo-américain mais non dénué d’intérêt, intéressante et bien réalisé.