June & John
4.2
June & John

Film de Luc Besson (2025)

Sur le modèle de Jules et Jim (François Truffaut, 1962), June and John entend célébrer le raccord à la nature entendue par son opposition à la culture : soit ce fond de sauvagerie synonyme de résistance aux diktats de la société et, par extension, de liberté. En résulte un pot-pourri d’influences données comme des hommages au sous-genre du road trip policier – on pense notamment à Thelma & Louise (Ridley Scott, 1991) et à True Romance (Tony Scott) – qui s’avèrent plagiaires puisque Luc Besson en exploite l’énergie, les vide de leur substance de façon à berner un public dépourvu de culture cinématographique et à parler aux cinéphiles peu scrupuleux. Son regard sur le monde de l’entreprise, non loin d’un cauchemar burlesque tel que Gore Verbinski le représentait dans The Weather Man (2005) ou A Cure for Life (2016), déconcerte par sa bêtise premier degré ainsi que par l’amateurisme de la mise en scène.

Sur ce point, le réalisateur français oscille entre le clip esthétisé et la production d’un amateur ne disposant que d’un sens du cadrage élémentaire, compose une forme hideuse et surtout creuse qui échoue à conférer aux comédiens qui l’habitent la puissance attendue. Nous erons vite sur l’inertie des dialogues, lourds de préceptes écologistes d’autant plus malvenus qu’ils se heurtent au parcours consumériste d’un couple décidant, aussitôt l’argent en poche, de s’offrir une virée nuptiale à Vegas… Un ratage intégral qui témoigne de l’incapacité de Luc Besson de revenir à une simplicité originelle, à un dépouillement que son cinéma n’a jamais connus. Faute d’une folie singulière et crédible, il s’approprie, s’entête, se conforte, apparaissant plus que jamais à bout de souffle.

1
Écrit par

Créée

le 25 avr. 2025

Critique lue 511 fois

2 j'aime

Fêtons_le_cinéma

Écrit par

Critique lue 511 fois

2

D'autres avis sur June & John

Une oeuvre de jeunesse ?

Un petit road-movie sans prétention, souvent naïf et parfois maladroit...MAIS !... relativement touchant par sa simplicité et sa sincérité.Ici par de fioritures ou de grands effets, tout semble filmé...

le 25 avr. 2025

1 j'aime

Road movie amoureux

Les deux acteurs sont beaux, sublimés par une image saturée (tourné avec un IPhone, merci le placement produit), des décors magnifiques, nous emportent dans une jolie histoire d'amour. Si l'on...

Par

le 27 mai 2025

Du même critique

L'Ecole Netflix

Il est une scène dans le sixième épisode où Maeve retrouve le pull de son ami Otis et le respire tendrement ; nous, spectateurs, savons qu’il s’agit du pull d’Otis prêté quelques minutes plus tôt ;...

le 19 janv. 2019

89 j'aime

17

Résoudre la peur (ô malheur !)

Ça : Chapitre 2 se heurte à trois écueils qui l’empêchent d’atteindre la puissance traumatique espérée. Le premier dommage réside dans le refus de voir ses protagonistes principaux grandir, au point...

le 11 sept. 2019

78 j'aime

14