Sur le modèle de Jules et Jim (François Truffaut, 1962), June and John entend célébrer le raccord à la nature entendue par son opposition à la culture : soit ce fond de sauvagerie synonyme de résistance aux diktats de la société et, par extension, de liberté. En résulte un pot-pourri d’influences données comme des hommages au sous-genre du road trip policier – on pense notamment à Thelma & Louise (Ridley Scott, 1991) et à True Romance (Tony Scott) – qui s’avèrent plagiaires puisque Luc Besson en exploite l’énergie, les vide de leur substance de façon à berner un public dépourvu de culture cinématographique et à parler aux cinéphiles peu scrupuleux. Son regard sur le monde de l’entreprise, non loin d’un cauchemar burlesque tel que Gore Verbinski le représentait dans The Weather Man (2005) ou A Cure for Life (2016), déconcerte par sa bêtise premier degré ainsi que par l’amateurisme de la mise en scène.
Sur ce point, le réalisateur français oscille entre le clip esthétisé et la production d’un amateur ne disposant que d’un sens du cadrage élémentaire, compose une forme hideuse et surtout creuse qui échoue à conférer aux comédiens qui l’habitent la puissance attendue. Nous erons vite sur l’inertie des dialogues, lourds de préceptes écologistes d’autant plus malvenus qu’ils se heurtent au parcours consumériste d’un couple décidant, aussitôt l’argent en poche, de s’offrir une virée nuptiale à Vegas… Un ratage intégral qui témoigne de l’incapacité de Luc Besson de revenir à une simplicité originelle, à un dépouillement que son cinéma n’a jamais connus. Faute d’une folie singulière et crédible, il s’approprie, s’entête, se conforte, apparaissant plus que jamais à bout de souffle.