De ce portrait de groupe avec femmes, on retiendra la limpidité. De la photo aux accents nostalgiques d’abord, d’un récit, ensuite, truffé de douleurs où l’âme et le corps sont triturés, malaxés. Elisa (Céline Sallette déchirante), une jeune femme à la recherche de sa mère biologique, profondément troublée, elle n’a de cesse de vouloir savoir. Savoir qui était cette femme, savoir pourquoi elle a été abandonnée. Cela s’est transformé en un besoin qui tient presque à la survie.
Sur sa route, elle croisera tout à tour une assistante sociale conciliante (jouée par l’exquise Catherine Mouchet), mais aussi Annette (merveilleuse Anne Benoît) et sa mère (Françoise Lebrun toujours aussi juste), qui bouleverseront sa vie à jamais. Une histoire de femme où les hommes sont peu présents. Bien sur il y a le fils, mais difficile d’être une mère dans ces conditions, et le mari aussi patient qu’inefficace. Seule la quête maternelle compte.
Ounie Lecomte, donne à son film une tonalité doucereuse, c’est ce qui le sauve d’ailleurs. Car il faut bien avouer que le scénario est un peu conformiste sans réelle originalité. Mais ici tout se joue des non-dits, d’instants volés, de cheminements de pensées dont le spectateur est une espèce de témoin à décharge. Parcouru de grands instants simples et si sensibles, « Je vous souhaite d’être follement aimée » ne peut que piquer la complicité.
La lumière de Caroline Champetier est très appréciable également, apaisante, nimbant les protagonistes comme la ville (Dunkerque, ville de caractère, est filmée à sa valeur juste) d’une tendresse toute intime. Quant aux variations mélodiques d'Ibrahim Mal ouf, elles ne font que renforcer cette impression doucereuse et nostalgique.
« Je vous souhaite d’être follement aimée » ne révolutionne certes pas le sujet, mais son approche sincère et ses interprètes, ne peuvent que rejaillirent dans notre cœur.