J'imagine que si j'avais écrit cette critique avant le succès phénoménal qu'à rencontré « Intouchables », celle-ci aurait été un peu différente. J'ai beau continuer de penser que ces 19 millions d'entrées sont totalement excessifs, le plaisir que j'ai pu ressentir durant cette avant-première m'empêche quasiment d'émettre une quelconque réserve sur le film. Et pourtant, il y aurait moyen. Car comme d'habitude, les réalisateurs de « Nos jours heureux » ne font pas dans l'audace dans cette représentation très « tout le monde est gentil, tout le monde s'aime, les riches, les pauvres, aucune différence, c'est merveilleux ». Un vrai conte de fées, totalement déconnecté du monde et de la société dans laquelle nous vivons, contrairement aux analyses surréalistes que j'ai pu lire parfois dans la presse. Mais au fond, qu'est-ce qu'on s'en fout... C'est d'ailleurs cela que j'aime chez Eric Tolédano et Olivier Nakache : une absence totale de cynisme au profit des dialogues, des personnages, des situations... Assurément les deux amis savent y faire pour nous offrir nombre de moments aussi efficaces qu'irrésistibles, l'équilibre constant entre rires et émotions faisant en définitive des merveilles. Ce sentiment ne nous quittera d'ailleurs jamais tant ces deux heures és avec Philippe et Driss ent à la vitesse de l'éclair par un rythme endiablé et cette façon remarquable de nous prouver que l'on peut rire de tout. Les réalisateurs ont d'ailleurs beau ne pas être de grands techniciens, ces derniers restent capables de nous surprendre, comme en témoigne l'excellente scène d'introduction, sans parler des nombreuses autres qualités qui leur permettent de compenser ces petites lacunes comme une lettre à la poste. Rarissimes aujourd'hui sont les comédies capables de nous procurer autant de joie et un tandem aussi marquant que celui formé par François Cluzet et Omar Sy, et en plus elle est française... Ne serait-ce que pour cela, on ne peut que lui dire merci.