Si vous lisez régulièrement mes avis, je pense que vous vous êtes rendus compte que le masqué, au fond, c'est un faux méchant. Qu'il trouve très souvent quelque chose à sauver, même des pires films. Bon, oui, pas les comédies françaises débiles et indigentes, car il faut pas non plus pousser Mémé dans les orties. Surtout quand elle est grabataire.
Behind partait avec la même intention quand il est allé voir Independence Day : Resurgence au cinéma. En n'attendant absolument rien et en comptant sur le fait que Roland allait au moins exécuter le quota minimal de destruction massive et aveugle. Il avait même évité de lire les avis déjà émis sur SC, surtout ceux des éternels bougons qui aiment bien descendre le film pop corn amerloque à peu de frais, à coup de 1 ou de 2 acquis d'avance.
Les premières minutes, même si Emmerich les transforme en Feux de l'Amour, installaient quelque chose de crédible, une technologie aux légères pointes futuristes parfois assez fascinantes, influencées par les débris extra-terrestres consécutifs à la première invasion. On apprend même que les aliens avaient trouvé refuge en Afrique et qu'ils étaient chassés par les chefs de guerre. Pas trop mal, ma foi, on aurait pu avoir pire. Une sorte de confiance commençait à s'installer.
Mais le déroulement du film la reprendra bien vite, cette confiance. Le moindre des soucis de cette Resurgence, c'est de refiler des remâchés de scènes entières du film de 1996, à peine retouchées, et faisant défiler à peu près toutes les têtes des survivants avec vingt ans dans la tronche. Et parfois, ça fait plutôt mal. Oh, pas par la décrépitude physique mise en scène, non, mais plutôt par ce que l'on fait des personnages, parfois assez pathétiques.
Independence Day : Resurgence aurait pu, en l'état, ressembler à une des ces suites / remakes dont Hollywood s'est fait une nouvelle spécialité. A défaut d'originalité, servons donc du réchauffé un peu relooké. Mais non, car le film déraille soudainement avec son scénario crétin, son arrivée d'une nouvelle menace qui n'en est pas une et son histoire de sphère qu'on jurerait tout droit sortie de H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique. Tout part littéralement en sucette, au point que, dans la salle de cinéma, certains spectateurs ont pu entendre les dents de Behind grincer derrière son masque. La suite n'est pas plus heureuse, avec Roland Emmerich qui filme sa reine gambader dans le désert du Nevada, comme s'il filmait un labrador femelle faire la folle pour illustrer une pub pour Royal Canin. Avant que cette dernière ne tente de s'essayer à la pétanque en pleine base secrète...
Mais tout ça n'est peut être pas le pire. Car Emmerich démissionne littéralement. En effet, il ne casse même pas le minimum syndical de villes ou de monuments iconiques mondiaux, le fourbe. On aura ainsi droit à UNE scène de destruction massive (une vague de feu) et UNE scène de combat aérien bien trop brève pour renouer avec le premier film. C'est dur à dire, mais il y a vingt ans, Independence Day assurait quand même méchamment de ce point de vue et voir sa séquelle faire moins bien provoque le scepticisme et une certaine tristesse.
Le reste est à l'avenant : le scénario est soit repompé sur le premier, soit totalement con, aucune tension, aucun grand spectacle, presque tous les nouveaux personnages ne servent à rien et, cerise sur le gâteau, le dialoguiste prend le spectateur pour un parfait débile, entre un humour crétin et des réflexions qui résument ce qui s'est é deux secondes avant à l'écran. Du genre : les avions de chasse sont rentrés sans encombre dans le vaisseau mère pour se rendre compte que les aliens leur avaient tendu un piège. Pour voir ensuite le chef des armées se lamenter, dans une moue stupéfaite et en disant "C'est un piège !!!". Merci pour la précision mon gars, mais on s'en était bien rendu compte tout seul, là.
Tout cela pour dire qu'il n'y a finalement pas grand chose à sauver de cette Resurgence indigne de son aîné. Les moins regardants pourront néanmoins le prendre à la rigolade, tellement certains dialogues sont crétins. Les plus amoureux pourront, eux, guetter chacune des rares apparitions de la superbe Angelababy, toujours aussi ravissante. Les plus déviants et observateurs, enfin, pourront sourire du fait que le sein droit de Maika Monroe, pendant le climax, remonte systématiquement à chaque fois qu'elle tire. Pas grand chose à tirer, donc, question cinéma, du dernier effort d'un Roland Emmerich pour le coup ultra déceptif alors qu'il évolue dans son domaine de prédilection et à domicile de surcroît...
A la fin du film, Jeff Goldblum assène que la Terre ne survivrait pas à une troisième attaque. Les plus sournois et les plus fielleux penseront certainement qu'il aurait pu le dire à propos du spectateur dans la perspective du débarquement d'un troisième opus sur les écrans. Je ne suis pas loin, pour le coup, de penser la même chose...
Behind_the_Mask, qui comme les aliens, est revenu, a vu, et l'a eu dans l'c..