Spike Jonze est un rêveur, et il fait partager ses rêves dans chacun de ses films, que ce soit dans ses (nombreux) clips, avec son OFNI Dans la peau de John Malkovich ou encore son adaptation du livre pour enfants Max et les Maximonstres. Dans ce court-métrage de près de 30 minutes, Jonze filme simplement et avec naturel une histoire d'amour classique, basique, prévisible et presque normale.
Mais au lieu de filmer deux être humains, il dirige deux robots. En fait des acteurs costumés, les machines restent pourtant convaincantes tant la simplicité des costumes fait mouche. Une photo éblouissante, des scènes ionnantes, un univers contemporain et une musique attendrissante font de I'm Here un court-métrage résolument attachant.
Mais Jonze ne s'arrête pas là. Il veut nous faire pleurer, nous montrer ce que signifie le titre de son film, ce que signifie également le partage et l'amour, chose presque impossible entre deux robots. Et un peu à la manière d'Andrew Stanton, il réalise l'impossible, l'impensable, le déchirant, à travers une fin progressive, magnifique, terrassante de sincérité. Un court-métrage onirique, fantastique et réfléchi dont seul Spike Jonze a le secret.