Des serpents et des Horns

C'est le jeu de mots-référence le plus pourri de ces dix dernières années.


Alexandre Aja, sincèrement, je te mets une bonne note mais je vais t'engueuler. Tu veux pas faire un film qui ne parte pas en cacahuète dans la dernière demi-heure, juste comme ça, pour voir un peu ce que ça pourrait donner, on se fait un petit kiff ? Non parce que la première heure était très intéressante, ça cramponne au siège bordel, puis après la moitié, ça s’essouffle pour finir sur un final même pas digne d'un des plus faibles épisodes de Teen Wolf. Je voulais te mettre 7, mais tu vas manger un 6 coeur, et tu l'auras bien mérité. Tu as le syndrome Shyamalan. A un moment tu te dis, bordel, j'ai un concept, des acteurs, je viens de tourner les 3/4 de mon film, je pense déjà à un prochain, on va bâcler ça en quelques jours.


Et ce n'était pas faute de réunir un casting alléchant. Déjà notre Juno Temple, qui serait envoûtante et qu'on aurait envie d'aimer même si elle jouait une mangeuse d'enfants cul-de-jatte et avec la boule à zéro, la P pour Portmantta comme on appelle ça. Les vrais diront essentiellement Killer Joe, mais tu te débrouilles pas mal ici pour une personne de type décédée. Daniel Radcliffe est très intéressant. Je pensais le défoncer après le film, mais c'est une vraie bonne prestation. avec quelques fulgurances qui m'étonnent de lui. Par contre, on en revient encore à la maladresse d'Aja. Autant je veux bien, les Personal Jesus de Marilyn Manson, les Fever Ray sauce Vikings, Heroes de David Bowie (qu'on a en plus jamais entendu, c'est ça qui est bien)... Ca fait un peu sortir du film, mais soit, ce sont tes petits moments badass. Mais faire le lien entre Daniel et les serpents ? Sérieusement ? "Tu viens de Birmanie ? moi non plus j'ai pas connu mes parents..." Putain mais on se tape ça durant huit films Harry Potter, son histoire de love avec les serpents. Depuis que j'ai 11 ans Harry il parle aux serpents. Tu aurais pu faire un effort et lui donner la maîtrise des écureuils, ou des saucisses cocktail , on s'en tape.


Quoiqu'il en soit, Horns est une bonne surprise, au concept atypique, que l'on aurait presque pu décliner en série si la fin ne venait pas gâcher la subtilité plaisante des prémices ! Malheureusement, l'idée de base s'étiole au fil du temps, ne laissant qu'un fourmillement d'idées indistinct. J'ai aimé le risque, j'ai aimé que le temps e vite, très vite, la volonté d'en faire un conte interdit, mais ça ne suffit pas toujours à faire un film cohérent, où l'esprit critique prend autant de plaisir que le boulimique d'émotions primaires. A d'autres.

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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les films où le héros doit être cocu tous les soirs depuis vingt ans tellement il manque de mourir à peu près 137 fois avant la fin.

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le 16 mars 2016

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EvyNadler

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