Hola Frida
6.4
Hola Frida

Long-métrage d'animation de Karine Vézina (2024)

L'art de l'enfance (ou l'inverse)

Feuilleter un antique carnet afin de remonter le temps. C'est ce que propose Hola Frida, en faisant régresser son illustre héroïne à l'âge d'enfance. En forme de chronique douce et tendre et insouciante, empruntée d'une certaine manière à l'esprit du Petit Nicolas.


Dans un profusion de couleurs chaudes. Dans les images d'un trait fait d'arrêtes vives et d'une rondeur rassurante, d'une naïveté touchante. D'autant plus luxuriantes encore quand l'oeuvre et l'imagination de Frida trouvent à transcender le réel et ouvrir les portes d'un monde alternatif. Espiègle et curieuse, la future artiste fait de son environnement un terrain de jeu n'ayant pour unique limite que son imagination débordante.


Jusqu'à ce qu'une série d'épreuves et jusqu'à la mort elle-même s'invitent à la table de sa réjouissante jeunesse.


Mais malgré tout, Hola Frida ressemble à un sourire perpétuel.


Entourée de sa touchante famille aimante, la complicité artistique de son père et la bienveillance de sa mère, Frida lutte et abat les barrières, véritable leçon de vie à la portée des plus petits mais qui n'esquive jamais son aspect le plus sombre. Mais ces épreuves relèvent toute l'ambivalence de l'artiste, dont le handicap sera autant source de frustration que d'inspiration pour son univers artistique fertile et balbutiant.


En plus d'un joli portrait d'une voix singulière sur le plan de l'art, Hola Frida, c'est aussi une plongée aux racines et une évocation de la beauté de la culture mexicaine de cette petite fille battante. Entre illustration touchante du dia de los muertos, comme Coco avait pu le faire avant lui, et la légende des origines du peuple zapotèque dont est issue la mère de l'artiste.


Tandis que les messages d'inclusion, de tolérance d'émancipation et de métissage sont joliment mis en scène, le seul petit bémol de l'entreprise, sans doute, sera de les appuyer un peu plus que nécessaire ou de les plaquer de manière un peu artificielle à l'intrigue.


Mais la fantaisie demeure riche et l'enchantement du quotidien constamment au rendez-vous. Tout cela fait de Hola Frida une magnifique fenêtre ouverte sur l'art pour y éveiller le jeune public, à l'image du récent Léo : La fabuleuse histoire de Léonard De Vinci.


Behind_the_Mask, patte de poulet.

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2025

Créée

le 13 nov. 2024

Critique lue 401 fois

4 j'aime

Behind_the_Mask

Écrit par

Critique lue 401 fois

4

D'autres avis sur Hola Frida

Critique de Hola Frida par Casse-Bonbon

Hola Frida, réalisé par André Kadi et Karine Vézina, propose une plongée dans l'enfance de Frida Kahlo à travers une approche ludique et colorée. Le film adopte une esthétique enfantine influencée...

le 12 févr. 2025

1 j'aime

Du même critique

Avengers: Infinity War
10

On s'était dit rendez vous dans dix ans...

Le succès tient à peu de choses, parfois. C'était il y a dix ans. Un réalisateur et un acteur charismatique, dont les traits ont servi de dans les pages Marvel en version Ultimates. Un éclat...

le 25 avr. 2018

206 j'aime

54

Mauvaise foi nocturne

˗ Dis Luke ! ˗ ... ˗ Hé ! Luke... ˗ ... ˗ Dis Luke, c'est quoi la Force ? ˗ TA GUEULE ! Laisse-moi tranquille ! ˗ Mais... Mais... Luke, je suis ton padawan ? ˗ Pfff... La Force. Vous commencez à tous...

le 13 déc. 2017

195 j'aime

39

Le vieil homme et l'enfant

Le corps ne suit plus. Il est haletant, en souf, cassé. Il reste parfois assommé, fourbu, sous les coups de ses adversaires. Chaque geste lui coûte et semble de plus en plus lourd. Ses plaies,...

le 2 mars 2017

186 j'aime

25