C'est un biopic qui est inspiré très librement (c'est indiqué, mais, de toute façon, il suffit de voir la fin pour le comprendre !) de l'existence d'un professeur de philosophie, célibataire, avec des chats, qui travaille aussi pour la police, en se faisant er pour un tueur à gages auprès de personnes, souhaitant se débarrasser d'un proche devenu trop gênant, pour les piéger et les faire arrêter...
Voilà, l'idée de départ de ce Richard Linklater qui nous plonge dans une comédie policière et romantique, avec ce style si reconnaissable, car il aime parsemer ses œuvres d'un vernis intellectuel (profitant des concepts philosophes exposés par le protagoniste lui-même, devant ses étudiants, pour les mettre en parallèles avec ses actes de moins en moins moraux !), inscrire ses récits dans la réalité des banlieues résidentielles de la classe moyenne américaine, avec ses quelques touches de couleurs vives, filmer des discussions assez longues entre les personnages (on n'est pas dans la durée conséquente d'un Before pour ce type de séquences, le rythme global étant plus traditionnel, mais on est tout de même gâtés à ce niveau-là !).
Dans ce cadre, les acteurs ne peuvent que s'éclater. C'est pleinement le cas pour Glen Powell (au age, co-scénariste du film, avec Linklater ; ce qui n'est pas une première pour ce dernier, étant donné qu'il avait écrit Before Sunset et Before Midnight avec Julie Delpy et Ethan Hawke !). J'aime beaucoup ce comédien. Je le trouve beau gosse, charismatique, avec énormément de talent. En outre, il est très drôle. Il m'avait fait mourir de rire dans la série Scream Queens, en petit ami tordu, prêt à sauter sur tout (vraiment tout !) ce qui bouge (ou non !), sauf sur sa meuf. Là, il ne manque pas de briller en incarnant une grande diversité de caractères (l'exercice de la seconde profession de son personnage est un excellent prétexte pour montrer cela !). Et l'alchimie qu'il a avec sa partenaire, la sublime et sensuelle Adria Arjona (très loin de laisser indifférent, donc il est entièrement crédible que notre piégeur philosophe flashe immédiatement sur elle !) fonctionne à mort. Ils sont pour beaucoup dans l'intérêt que procure ce long-métrage loin d'être désagréable à regarder.
Les seules réserves que j'ai, c'est d'abord une qui est absolument subjective et puérile, pour ne pas dire débile, je le confesse, c'est que je suis un partisan farouche de la "team chats" et une autre, nettement plus consistante et pertinente, qui est que le tout prend un virage vers le film noir qui est assez expédié, dont les rebondissements et les cheminements psychologiques ne sont pas assez creusés.