Tunisie, après le printemps arabe le pays s'enfonce dans une crise sociale sans fin.
Un jeune homme tente de sortir sa famille de la misère.
Un très beau film avec des vraies gueules et une misère qui marque. J'ai adoré le casting et l'ambiance générale qui ne plonge pas dans le misérabilisme mais ne romantise pas non plus la vie de bohème de la jeunesse tunisienne.
Tout y est, la corruption, les petits boulots dangereux et sous payés, les addictions, les inégalités et la tentation de l'exile, ou pire.
On nous tire ici le portrait d'une société qui est entrée dans la modernité pour mieux se prendre les pieds dans le tapis. Le pays n'a rien à proposer a une jeunesse en déshérence qui n'a plus les moyens d'étudier et pas de travail adapté.
Compter sur l'État ? Il est au service des oligarques. Partir? Pour faire quoi? Mentir à ceux rester au bled comme le jeune que l'on voit au début du film?
Alors ils s'adaptent et coulent lentement.
Le film est une plongée dans l'abîme de la folie provoquée par un désespoir qui ne semble pas avoir de fond. Ils n'ont rien et on leur prend tout, même partir ou se réduire en esclavage est un mirage.
Les inégalités sont à la limite du able, par touches subtiles on nous balance ici et là des poches de prospérité si proches mais inaccessibles pour ces gens.
J'ai beaucoup aimé ce portrait d'une famille et d'un pays naviguant à vue dans une époque incertaine où les opportunités et la beauté se font, hélas, assez rares.
La question reste donc ouverte: la misère Est-elle vraiment moins terrible au soleil?