Un contre tous, tous contre un !

Le héros de films de cape et d'épées ultime, tellement over the top qu'il ridiculise tout le monde à lui tout seul en déclamant d'un air rigolard des punchlines pleines de panache entre deux coups de rapière. On comprend mieux pourquoi Les inconnus ont choisi le personnage pour parodier ce type productions vintage tellement le bonhomme incarne toutes les extravagances du genre à merveille. Cet optimisme jovial de tous les instants sonne comme presque risible à notre époque cynique et désabusée, évidemment les facilités habituelles à base de multiples évasions ou de duels à 1 contre 10 avec des figurants empotés n'aident pas non plus à la crédibilité de l'affaire.
Le rôle réservé aux femmes également ne erait plus aujourd'hui, essentiellement des godiches en détresse qui s'extasient devant notre Pardaillan en tombant la robe dès la première occasion. A noter tout de même deux exceptions qui nuancent le tableau, Catherine de Médicis alias la souveraine officieuse de la et la machiavélique Bianca Farnese qui est sans doute le meilleur personnage du film. Au niveau de l'intrigue on reste dans le classique avec une variation des trois mousquetaires reprenant les même types de personnages replacés dans un contexte historique différent dont les clins d'oeil référencés combleront les amateurs. Le fait que le film ne se prenne pas au sérieux permet d'apprécier ce spectacle généreux qui joue de ses propres exagérations, le ton souvent enfantin explique la chose à l'instar du comic relief burlesque limite cartoonesque assuré par les deux acolytes du héros. La pièce savoureusement dialoguée est servie par des acteurs de métier qui participent grandement à la vitalité du show, en commençant par un Gérard Barray en grande forme qui ne se départit jamais du fameux panache gascon, de quoi s'assoir à la table d'Errol Flynn et consort en restant droit dans ses cuissardes !